Tunisie: Arrestation de six individus dont des journalistes à Sousse

Les autorités tunisiennes ont interpellé six individus, dont des journalistes, dans le gouvernorat de Sousse (littoral-est), soupçonnés d’avoir « porté atteinte à la sûreté de l’Etat », a rapporté une station de radio privée.

La station de radio « Mosaïque FM » a rapporté, tard dans la soirée du vendredi, que « le parquet du Tribunal de première instance de Sousse II a autorisé, vendredi, le maintien en détention (provisoire) de six individus dont des journalistes (le nombre n’a pas été déterminé) sur fond de soupçons d’avoir porté atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et de réception de fonds douteux de l’étranger ».

Le porte-parole du Tribunal, Ali Abdelmoula, a indiqué dans une déclaration faite à la radio privée que « Le parquet a chargé une unité spéciale de procéder aux investigations requises, après l’obtention d’informations attestant un soupçon de violation de la sûreté intérieure de l’Etat et de blanchiment d’argent de la part d’une boîte de production dans la région de Kalaa Kebira à Sousse ».

« Les membres de l’unité spéciale et les éléments de la police judiciaire de Sousse se sont déplacés au siège de la société où 23 unités centrales (engins médiatiques) portant des numéros de série différents ont été saisies », a-t-il ajouté.

« L’unité spéciale a obtenu les autorisations nécessaires pour procéder aux examens techniques et financiers concernant les individus et les sociétés », a encore dit le porte-parole sans fournir davantage de détails.

Il a relevé que « Le parquet du Tribunal de Sousse II a décidé d’interdire aux six individus soupçonnés, de quitter le territoire national, en tant que mesure conservatoire prise dans une première phase, et de les maintenir en détention, de même qu’il a été décidé d’inclure les noms du propriétaire de la société et de son épouse ainsi que d’une tierce personne (non identifiée) sur la liste de recherche, sachant qu’ils se trouvent actuellement à l’étranger ».

Jusqu’à 17h40 GMT, aucune information officielle n’a été fournie à cet effet.

Ces mesures d’arrestation interviennent dans le cadre de décisions d’interpellations et de limogeages lancées par le chef de l’Etat, Kaïs Saïed, le 25 juillet dernier, lorsqu’il a démis de ses fonctions le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi et de suspendre les travaux du Parlement pour une durée initiale de trente jours tout en levant l’immunité dont bénéficiaient les députés.

La majorité des partis ont rejeté les décisions de Saïed, prorogées sine die en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres formations politiques l’ont soutenu les considérant comme étant une « restauration du processus » à la suite d’une série de crises politique, économique et sanitaire (pandémie de la Covid-19).

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