Tunisie: arrestation d’un ancien ministre et d’un parlementaire soupçonnés de corruption

Les médias tunisiens ont rapporté, jeudi, l’arrestation d’un ancien ministre et d’un député gelé, dans le cadre d’enquête sur des soupçons de corruption.

Le bureau de communication au tribunal de première instance de Tunis a indiqué, dans un communiqué, que le ministère public a chargé la troisième brigade centrale de la Garde nationale de l’Aouina d’enquêter sur une suspicion de crime douanier et de change et d’un délit de faux et usage du faux qui auraient été commis par les deux suspects sur fond d’une activité en rapport avec le trafic cuivre.

Des médias locaux, dont la radio « Shems Fm » et la chaîne « Nessma », ont déclaré que les unités sécuritaires avaient déjà arrêté l’ancien ministre de l’Environnement, Chokri Belhassen, et le parlementaire (indépendant), Mohamed Al-Saleh Ltifi, dans l’attente de l’achèvement de l’enquête sur une affaire liée à la contrebande de « déchets de cuivre ».

Badreddine Gammoudi, député du Mouvement populaire et chef de la commission anti-corruption du Parlement, a déclaré sur sa page Facebook que l’affaire de l’entrepôt de cuivre remonte au mois d’avril dernier, lorsque Ltifi a apporté des conteneurs en cuivre contenant des substances nocives vers la Tunisie.

« En l’absence de volonté politique, j’avais soulevé la question de la contrebande de cuivre à l’étranger il y a plus de six mois, corroborant ma déclaration par un document officiel faisant état du retour d’Italie d’un conteneur contenant du cuivre à rayonnement nucléaire qui était exporté par un homme d’affaires en Tunisie à travers nos postes frontières, » a expliqué Gammoudi.

Récemment, les autorités ont arrêté des fonctionnaires et des députés suite à des accusations de corruption financière et d’insulte à l’État et à l’armée qui pèsent sur eux. Tandis que des observateurs estiment que l’affaire est liée à la crise politique qui sévit dans le pays depuis le 25 juillet dernier.

La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que le chef de l’Etat a décidé le 25 juillet dernier de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, de geler les pouvoirs du Parlement, et de lever l’immunité des députés dans le cadre de mesures d’exception. Kaïs Saïed avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif.

Le Président tunisien avait décidé de supprimer l’instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels et d’exercer le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement.

La majorité des forces politiques en Tunisie rejettent les décisions exceptionnelles de Saïed, et les considèrent comme un « coup d’Etat contre la constitution », tandis que d’autres forces les soutiennent et les voient comme un « redressement du processus de la révolution de 2011 », qui a renversé le président de l’époque, Zine El Abidine Ben Ali.

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