Tunisie: des centaines de personnes manifestent pour l’indépendance du pouvoir judiciaire

Des centaines de manifestants ont participé, dimanche, à un rassemblement protestataire dans la capitale, Tunis, pour l’indépendance de la justice, rejetant les décisions du président Kaïs Saïed annoncées depuis le 25 juillet 2021.

Selon le correspondant de l’Agence Anadolu, les manifestants ont brandi des slogans tels que « la Constitution, liberté, dignité nationale », « A bas le coup d’État », « Sauvons la démocratie », « Fidèles au sang des martyrs » et « Le pouvoir judiciaire est indépendant ».

La manifestation a été organisée à l’invitation de l’initiative « Citoyens contre le coup d’État ».

Le Président tunisien Kaïs Saïed avait signé, samedi, un décret-loi portant création d’un Conseil supérieur de la magistrature provisoire qui remplacera le conseil existant, plus haute instance judiciaire du pays.

Les détails du décret publié au Journal officiel, dimanche, ont révélé qu’il comprend une clause interdisant la grève des juges, et une autre qui donne au Président « le droit de demander la suspension de tout juge qui viole ses devoirs professionnels ».

La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que le chef de l’Etat avait décidé le 25 juillet dernier de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, de geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés dans le cadre de mesures d’exception.

Kaïs Saïed avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef et a procédé dans les jours suivants à une série de limogeages de ministres et de hauts responsables dans l’appareil de l’Etat.

Le Président tunisien avait décidé de supprimer l’instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels et d’exercer le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement, alors que des observateurs et des parties politiques estiment que les nouvelles dispositions présidentielles constituent « un coup d’État contre la Constitution ».

La majorité des partis ont rejeté les décisions de Saïed, prorogées en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres formations politiques les considèrent comme une « restauration du processus », sur fond de crises politiques, économiques, et sanitaires (Covid-19).​​​​​​​

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