Tunisie :des suspicions de conflit d’intérêts contre le chef du gouvernement sont approuvées

La commission d’enquête parlementaire a approuvé, vendredi, les suspicions de conflit d’intérêts contre le chef du gouvernement de gestion des affaires courantes, Elyes Fakhfakh.

 

Présent en conférence de presse, le président de la commission, Iyadh Elloumi s’est dit étonné de l’absence de mesures d’inspections avant l’intronisation de Fakhfakh à la tête du gouvernement démissionnaire.

Pour Elloumi, “le Premier ministre démissionnaire insiste, jusqu’au dernier moment, d’user de son pouvoir pour ses propres intérêts, en infraction à la lois”.

En effet, Fakhfakh a conclu plusieurs contrats avec des établissements étatiques entre 2011 et 2014 lorsqu’il était à la tête du ministère du Tourisme et du ministère des Finances, selon la même source.

Elloumi a également assuré que Fakhfakh n’a démissionné qu’après la présentation de la motion pour le retrait de confiance de son gouvernement au bureau du Parlement suite aux suspicions de conflit d’intérêts.

La disparition du rapport de dépouillement présenté à la Haute Instance de la Commande Publique, le changement du cahier des charges lors de l’appel d’offres émis en 2017 afin qu’il soit conforme au groupement Valis, auquel appartient une des sociétés du chef du gouvernement et le changement du statut juridique de Valis, confirment les soupçons de corruption, explique Elloumi.

Le président de la commission d’enquête parlementaire a assuré que l’article 90 de la Constitution, interdisant au chef du gouvernement de mener toute activité commerciale, a été ainsi violé.

De son côté, le chef du gouvernement de gestion des affaires courantes a mis en doute l’intégrité de ladite commission. Fakhfakh souhaitait être auditionné avant la publication du rapport. “Une démarche contraire aux règles d’investigation”, a souligné le Premier ministre démissionnaire via un communiqué rendu public.

Ayant démissionné sur fond de bras de fer avec Ennahdha, suite aux “soupçons de conflit d’intérêts”, le Premier ministre avait reconnu son erreur, jeudi, sur les ondes de la radio locale Express Fm (Privée) : celle de ne pas avoir cédé ses actions dans la société qui traite avec l’Etat, après son intronisation Chef du gouvernement.

Dimanche, l’Instance Nationale de Lutte contre la Corruption en Tunisie (INLUCC) avait demandé au procureur général, d’émettre des ordonnances d’interdiction de voyage et de gel de fonds de personnes suspectées dans l’affaire de conflit d’intérêts dans laquelle est impliqué le Chef du gouvernement démissionnaire, Elyes Fakhfakh.

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