Tunisie : L’accord avec le FMI va-t-il sauver le pays ?

Courrier arabe

Après des mois de négociations, le gouvernement tunisien a évoqué une possibilité de conclure un accord avec le FMI (Fonds monétaire international) d’ici fin octobre, mais pour autant, des spécialistes se demandent «si la signature va résoudre les problèmes du pays où si elle va le plonger dans un cercle sans fin de dettes.

Le porte-parole du gouvernement tunisien, Nasreddine Nsibi, a souligné lors d’une conférence de presse que «la conclusion d’un accord avec l’UGTT au sujet des augmentations salariales, au sein de la fonction publique, était la dernière étape vers l’acceptation du dossier de la Tunisie par le FMI».

«La Tunisie a répondu à l’ensemble des conditions posées par le FMI et le conseil d’administration de ce dernier traitera notre dossier lors de sa prochaine réunion», avait-il noté, en affirmant que «Tunis aura une réponse finale d’ici fin octobre».

Les spécialistes se posent des questions

Interviewés par al-Jazeera.net, des spécialistes en économie ont exprimé leur opinion au sujet de la signature de l’accord et de ce qui pourra être engendré.

Pour Moez Hdidan, «L’accord est un bon pas, au moins à court terme». Il explique : «Sans cet accord l’économie du pays sera gelée, car l’Etat sera incapable d’importer les produits de première nécessité».

«Même si la Tunisie n’obtient pas la somme convenue, la signature de l’accord ouvrira les portes au gouvernement, pour conclure des prêts avec d’autres pays qui avaient exigé un premier accord avec le FMI», avait-il détaillé.

De sa part, Jannette Ben Abdellah a indiqué : «La pénurie et l’augmentation des prix des produits de première nécessité, se sont présentés car le gouvernement a levé le soutien, sans l’avoir annoncé. Il a préféré se cacher derrière la pénurie pour augmenter les prix des produits».

Elle affirme : «Selon les données communiquées par l’Institut national des statistiques, le prix des céréales a augmenté de 11%, en juillet et en août, ce qui signifie que le gouvernement a commencé à appliquer une des plus importants réformes que lui avait exigé le FMI, à savoir lever le soutien, sans l’annoncer».

De son côté, Jamal Aouidatte, indique que «les deux milliards de dollars qui seront prêtés par le FMI seront insuffisantes, car le déficit du budget de 2022 dépasse 25 milliards de dinars, et le déficit commercial dépasse 25 milliards, soit un total de 50 milliards de dinars (près de 17 millions de dollars)».

«L’accord ne sera pas un moyen pour relancer l’économie du pays, la somme est modeste et elle sera destinée à la consommation pas à l’investissement», avait-il noté.

Rappelons que la Tunisie, depuis des semaines, souffre d’une grave pénurie de produits alimentaires, comme le sucre, l’huile, le riz et le café.

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