Tunisie : Les politiciens dénoncent l’effraction du domicile du député Maher Zid et l’interpellation de ses enfants

Courrier arabe

En Tunisie, des politiciens et des humanistes ont dénoncé l’effraction menée hier mardi, par les forces de l’ordre contre le domicile du député du parti de la Coalition de la dignité, Maher Zid, suite à laquelle ses deux enfants ont été interpellés et soumis aux enquêtes avant d’être relâchés.

L’avocate Hanan Khemiri, membre au comité assurant la défense des députés de la Coalition de la dignité a raconté : «La fille de Maher Zid m’a fait savoir que des gens avaient frappé à la porte, elle avait ouvert et 6 personnes s’étaient présentées comme agents sécuritaires. La fille signala qu’ils étaient entrés à la maison et qu’ils avaient commencé à fouiller les lieux».

«La fille (âgée de 19 ans) m’a fait savoir qu’ils avaient pris des documents, des téléphones et des ordinateurs et d’autres affaires, avant de l’emmener ainsi que son frère (âgé de 16 ans) vers une caserne de police où ils leurs ont posé des questions sur les personnes qui venaient à la maison pour voir leur père… La fille signala qu’elle et son frère furent placés sous détecteur de mensonges, et qu’ils furent menacés d’interpellation s’ils cachaient des informations», avait ajouté l’avocate, en signalant que «les deux enfants furent relâchés après qu’elle avait publié l’information sur son compte».

Dénonciations et indignations

Dès lors, le parti de la Coalition de la dignité, qui s’oppose au président Kaïs Saïed a diffusé un communiqué, dénonçant le fait que les forces de l’ordre étaient chez Maher Zid.

«Ils ont enlevé ses deux enfants, les ont transféré vers une destination inconnue, et les ont détenu de façon extra-judiciaire», avait-il noté, en dénonçant «un acte hors la loi».

Il avait souligné que «le petit fils du député soufrait de 5 maladies chroniques et que l’enlèvement impactait négativement sa santé et l’exposait à de graves dangers», tout en portant ceux qui dirigent l’Etat pour responsable de cette affaire et avait promis de porter plainte.

De son côté, Maher Zid a écrit sur son compte : «Qu’est ce que mes enfants ont fait pour être pris en otage ?», il avait ajouté «Tu n’as pas d’honneur ni de dignité», en attaquant le président du pays.

Aussi, le député de la Coalition de la dignité, Yousri al-Dali, avait noté : «On ne sera pas tiré vers la violence, kidnapper les enfants et les envoyer chez la police est une honte pour la justice et les médias».

L’avocate Ines Harath, avait à son tour noté : «La base du comportement sécuritaire en Tunisie, lors des réquisitions du domicile de quelqu’un n’est pas de semer un chaos et de casser les meubles, ils doivent être calmes et intervenir en présence du propriétaire, pour que ce dernier s’assure que rien ne soit perdu ou cassé».

Aussi l’ancien ministre de la Santé, Abdellatif Mekki a écrit : «À l’origine la police ne peut entrer chez les gens sans permis de réquisition, alors n’en parlons pas de confisquer les affaires ou d’emporter les enfants».

Il s’était interrogé : «Qu’est ce que le procureur général pense de ce qui est arrivé chez le député Maher Zid et de ce que ses enfants ont subis ?», tout en pointant du doigt des violations intolérables.

Il est à rappeler que le député Maher Zid avait été convoqué à plusieurs reprises par la justice, à l’ombre de l’affaire de l’aéroport, où il est accusé d’avoir attaqué des agents de la sécurité.

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