Tunisie: mandat d’amener international contre l’ancien président Moncef Marzouki

Le bureau d’information du tribunal de première instance de Tunis a annoncé, jeudi, que le juge d’instruction chargé du dossier de l’ancien président de la République, Mohamed Moncef Marzouki, a émis un mandat d’amener international à son encontre, rapporte l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP).

En effet, l’ex-président tunisien avait déclenché une polémique par ses propos tenus, lors d’une intervention télévisée, le 12 octobre dernier, sur la chaîne France 24, où il se félicitait d’avoir œuvré au report du sommet de la Francophonie à l’année prochaine, alors qu’il était prévu les 20 et 21 novembre 2021 à l’Île de Djerba.

Le 15 octobre, le président Kaïs Saïed avait ordonné, au cours de la réunion du Conseil des ministres, l’ouverture d’une enquête judiciaire contre « ceux qui complotent contre la Tunisie à l’étranger ».

Il avait également dénoncé « ceux qui portaient atteinte aux intérêts fondamentaux de la Tunisie depuis l’étranger les accusant de comploter contre la sûreté de l’Etat ».

A l’aune des déclarations du chef de l’Etat, une enquête a été ouverte contre Moncef Marzouki, conformément à l’article 23 du Code de procédure pénale et par ordonnance de la ministre de la Justice et suite aussi à l’ordre donné par le Procureur général près la Cour d’appel au Procureur de la République près le Tribunal de première instance, selon ce qu’a affirmé le porte-parole de la Cour d’appel de Tunis, Habib Torkhani, à l’Agence de presse officielle.

A noter que plusieurs avocats ont déposé une plainte contre l’ancien président de la République Moncef Marzouki, qui était à la tête de la Tunisie entre 2011 et 2014, appelant à l’ouverture d’une instruction pénale à l’encontre de tous ceux complotent contre la sûreté extérieure de l’Etat.

La Tunisie traverse une grave crise politique, depuis que le Président Saïed a décidé, le 25 juillet, de geler les pouvoirs du Parlement, de lever l’immunité des députés et de limoger le chef du gouvernement. Il a ainsi décidé d’assumer pleinement le pouvoir exécutif, avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef.

Le 22 septembre dernier, Saïed a publié le décret présidentiel n° « 117 », à l’aune duquel, il a décidé de supprimer l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois et de promulguer des lois par décret présidentiel.

La majorité des forces politiques en Tunisie rejettent les décisions de Saïed, et les considèrent comme un « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres forces les soutiennent, les considérant comme un « redressement du processus de la révolution de 2011 », qui a renversé le régime de l’ex-président, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

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