Tunisie : Restrictions sécuritaires contre les journalistes ayant couvert la session de l’Assemblée du peuple  

Courrier arabe

L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’Homme a signalé que «les forces de l’ordre en Tunisie avaient lancé des restrictions aux journalistes et aux médias ayant rapporté la session organisée mercredi par l’Assemblée du peuple».

L’Observatoire signala «avoir reçu des plaintes de journalistes disant qu’ils étaient des cibles potentielles pour les forces de l’ordre, et ce pour avoir couvert des évolutions de la crise politique au pays, spécialement celles où l’opposition contredit le président du pays».

Menaces et harcèlements

Il signala que «les menaces se sont présentées après que les médias ont rapporté la session organisée par l’Assemblée du peuple, et qui avait voté pour mettre fin aux mesures exceptionnelles imposées au pays depuis le 25 juillet dernier».

Il affirma : «Les journalistes ont déposé plainte quelques heures après que le président ait critiqué les médias ayant diffusé la session de l’Assemblée, ce qui indique qu’un ordre officiel a été lancé pour imposer des restrictions à la liberté d’expression».

L’Observatoire signala la rédactrice en chef du site Tunigate, Wejden Bouabdellah, : «Nous recevons des menaces directes, depuis le 25 juillet 2021, soient sur nos comptes personnels ou sur les réseaux sociaux. Notre équipe sur terrain est aussi menacée et constamment harcelée, bien que ses membres portent des badges de journalistes et couvrent les rassemblements des partisans du président».

L’Observatoire poursuit, selon la journaliste : «Nous n’avons commis aucun crime en rapportant la session de l’Assemblée, nous publions les divers opinions et nous travaillons légalement selon les termes de la constitution tunisienne et ni le président ni aucune autre partie n’ont le droits de restreindre notre activité ou de nous sanctionner constamment».

L’Observatoire rappela que «la constitution tunisienne assurait le droit des journalistes, ainsi que la liberté d’opinion et d’expression», et signala que «tenant compte de ce fait, ces libertés ne peuvent pas être placées sous surveillance».

Le résident porté pour responsable

L’Observatoire rappela «avoir signalé une dégradation au niveau des libertés en Tunisie, depuis que le Président avait annoncé les mesures exceptionnelles au pays».

Au final, il a demandé au président tunisien de «cesser d’inciter contre les médias», le portant responsable pour toutes violations que risquaient les journalistes en Tunisie.

De son côté, le président de l’Observatoire Euro-Méditerranéen, Rami Abdou, avait exprimé sa solidarité avec les journalistes et les médias ciblés, en déclarant : «Nous sommes désolés de voir des mesures, que nous pensions que la Tunisie avait laissé loin derrière».

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