Tunisie: Saïed démet de ses fonctions le PDG de l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières

Le président tunisien, Kaïs Saïed, a décidé, vendredi, de mettre fin aux fonctions de Abdelwahab Khammassi en tant que président directeur général de l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP), sur fond d’« abus » (sans en révéler la nature) enregistrés au sein de cette entreprise publique.

Khammassi a été révoqué par décret présidentiel n° 2022-701, et ce, à compter du 26 août 2022, lequel décret a été publié dans le Journal officiel de la République tunisienne (JORT) n°096 du 26 août 2022.

Saïed avait annoncé, mercredi, l’ouverture de deux enquêtes, l’une administrative et l’autre judiciaire, sur les « abus » enregistrés au sein de l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières, afin que chacun assume sa part de responsabilité dans ce secteur stratégique.

C’est ce qui ressort d’un communiqué de la présidence de la République tunisienne, publié à l’issue de la rencontre du chef de l’État avec Neila Nouira Gonji, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, qui était accompagnée de président directeur général de la Société nationale de distribution des pétroles (AGIL) Khaled Betin et du secrétaire général du syndicat de base de l’ETAP, Kaïs Bejaoui.

Le communiqué du Palais de Carthage (siège de la présidence de la République) n’a pas mentionné la nature des abus évoqués par Kaïs Saïed.

La Tunisie est en proie, depuis le 25 juillet dernier, à une crise politique aiguë lorsque le président Saïed, avait imposé des « mesures d’exception », s’agissant entre autres de la dissolution du Parlement ainsi que du Conseil supérieur de la magistrature tout en légiférant par voie de décrets présidentiels.

Plusieurs forces politiques et sociales tunisiennes, rejettent les décisions de Saïed, qu’elles considèrent comme étant « un coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres partis les soutiennent, estimant qu’il s’agit d’une « restauration du processus de la Révolution » de 2011, qui avait fait chuter l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

Saïed, qui avait entamé un mandat présidentiel de cinq ans en 2019, estime que ses mesures ont été prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l’Etat d’un « péril imminent ».

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