Tunisie: «Un des magistrats révoqués allait démasquer les personnalités qui dirigent les pages Facebook douteuses liées au Président»

Courrier arabe

Le président de l’Association des magistrats tunisiens, Anas Hamadi, a signalé, lundi 6 juin, que «l’un des magistrats révoqués comptait révéler l’identité des personnalités, qui dirigent des pages Facebook de diffamation liées au président Kaïs Saïed».

Intervenu sur les ondes de Mosaïque FM pour discuter de la situation de la justice au pays, Anas Hamadi a précisé que «le décret présidentiel n°516, qui a révoqué 57 magistrats, était égal à une décision donnée pour massacrer tous les magistrats du pays».

Il avait indiqué que «des structures du secteur juridique avaient lancé un cri de détresse, pour dénoncer l’atteinte portée à la justice».

Révoqué alors qu’il allait démasquer les dirigeants des pages douteuses

Hamadi avait affirmé qu’«un juge d’instruction (un des meilleurs en Tunisie, dans le secteur de la lutte contre le terrorisme) s’était engagé à fournir un dossier concernant l’identité des personnes cachées derrière les pages, qui lancent les campagnes de diffamation sur les réseaux sociaux».

Sans citer de noms, Hamadi avait souligné que «le juge comptait démasquer des personnalités influentes, avec des preuves».

Tous les juges révoqués sont honnêtes

Il a précisé : «Les magistrats révoqués étaient honnêtes. Ils n’ont rien à voir avec la corruption et le seul tort est d’avoir appliqué la loi».

«Ils ont fait face à la corruption et ils ont refusé de faire partie du sale jeu, visant à liquider les opposants politiques du président de la république», avait-il ajouté en larmes.

Il continue : «Nous ne faisons que défendre la profession. Nous ne voulons pas renverser le président ou le gouvernement».

Massacrés par les diffamations

Hamadi avait aussi parlé des insultes et des campagnes de diffamation dont ont été victimes certains magistrats.

Il affirma «qu’une juge se faisait attaquée par une des pages, connue pour ses relations avec le président Kaïs Saïed», précisant que «la juge fut accusée de prostitution».

Il appela le président «à prendre en considération la situation actuelle de la justice au pays et à agir pour la sauver», se disant «prêt à dialoguer avec Saïed, pour lutter contre la corruption au sein de l’institution judiciaire».

Quitter la version mobile