Une journaliste américaine : «J’ai été détenue en Tunisie, le président m’a fait un long discours sur les libertés sans me permettre de parler»

Courrier arabe

Une journaliste américaine a raconté ce qu’elle avait subi, en Tunisie, lorsqu’elle était partie préparer un rapport et interviewer le président Kaïs Saïed, à l’ombre des évolutions politiques qui avaient secouées le pays, dimanche dernier.

La journaliste Vivian Yee, directrice du bureau du New York Times, au Caire, a déclaré sur son compte Twitter officiel : «Je suis venue (en Tunisie) pour préparer un rapport sur la possible chute de la démocratie, et j’ai été détenue pour un certain moment».

Elle ajouta : «Ensuite, Kaïs Saïed (le président) m’a fait un long discours sur la constitution des États-Unis, et m’avait expliqué qu’il s’engageait à conserver la liberté d’expression en Tunisie, sauf qu’il ne m’avait pas permis de poser une seule question».

Le rapport du New York Times

Sur ses tweets, Yee a joint le lien du rapport qu’elle avait rédigé.

Elle avait écrit : «Saïed nous a reçu en disant : «Bienvenue en Tunisie, où la liberté d’expression et les libertés privées sont protégées»».

Elle avait aussi indiqué : «Saïed avait promis de protéger les libertés, en disant : «Inutile de craindre la perte de la liberté d’expression, ni celle des droits aux manifestations».

Mais elle avait souligné, en commentant les propos du président : «Sauf qu’il avait interdit les rassemblements publics, pour plus de 3 personnes, et que les forces de l’ordre avaient fermé le bureau local d’al-Jazeera».

La journaliste indiqua que «lorsque l’un de ses camarades avait commencé à traduire, Saïed lui avait demandé d’arrêter», soulignant aussi avoir essayé de poser des questions, mais le président lui avait indiqué que «ce n’était pas une interview».

Elle signala aussi «toute la rencontre fut filmée par une équipe gouvernementale», notant «avoir compris que la scène sera diffusée sur la page de la présidence».

«C’était, sans doute, la raison qui les avaient poussée à nous garder silencieux, nous le public», avait-elle mentionné, en tirant sa conclusion des faits.

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