Algérie : Début des épreuves du baccalauréat, internet et les réseaux sociaux perturbés

Les épreuves du baccalauréat (session 2022) ont débuté, ce dimanche en Algérie, avec la participation de plus de 700 000 candidats. Examen de fin du cycle secondaire, considéré comme décisif dans le cursus scolaire des élèves algériens, le BAC 2022 se déroule, comme c’est le cas depuis plusieurs années déjà, sous haute surveillance pour éviter des incidents pouvant attenter à nouveau à sa crédibilité.

Le coup d’envoi de ces épreuves, qui se poursuivront jusqu’au 16 juin courant, a été donné, ce matin à partir de la wilaya d’Adrar au sud du pays, par le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, qui « a assuré qu’aucun changement n’a été opéré sur le déroulement de l’examen du baccalauréat cette année par rapport aux années précédentes ».

Affirmant que les candidats auront deux sujets au choix dans chaque matière, avec l’ajout d’une demi-heure dans le temps de réponse, en sus du temps réglementaire, le ministre algérien a précisé que « les questions portent sur les cours dispensés en présentiel dans les établissements scolaires durant les trois trimestres ».

Pour éviter le remake des scénarios des années précédentes où la fuite des sujets et la triche ont terni l’image de ce prestigieux examen, les autorités algériennes ont déployé, cette année, de nombreux moyens avec un durcissement de l’arsenal juridique pour punir les fautifs.

« Le ministère veillera à l’application rigoureuse des lois à l’encontre de tout individu qui tentera de diffuser de faux sujets sur les réseaux sociaux », a déclaré le ministre, assurant que l’examen « se déroule dans de très bonnes conditions ».

Contrairement aux assurances des hauts responsables algériens avant le début de cette nouvelle session du BAC, l’accès à internet, aux réseaux sociaux et à la messagerie a été fortement perturbé durant toute la journée.

Les usagers de ces nouvelles technologies n’ont pas pu les utiliser en raison d’une forte restriction. Ces dernières ont concerné à la fois Facebook et sa messagerie Messenger, WhatsApp, Twitter ainsi que d’autres messageries. Pourtant durant la matinée, le ministre de l’Education avait assuré « qu’il n’y aurait pas de coupure d’internet ».

Pour rappel, depuis quelques années, cet examen se déroule dans un contexte de tensions sur fonds d’inquiétudes d’une fraude massive qui entacherait davantage l’image et la réputation du Bac algérien. A travers les restrictions de l’accès à internet, les autorités veulent empêcher à tout prix la fraude.

Durant la semaine dernière, le pays était au rendez-vous avec un autre examen national de fin d’année : le brevet de l’enseignement moyen (BEM). Cet examen a été marqué par des cas de triche via les réseaux sociaux. Il y avait même un cas flagrant où un député et un commandant de la gendarmerie étaient impliqués dans une tentative de triche dans une wilaya du sud du pays. Le député voulait transmettre une enveloppe contenant des réponses au sujet de langue française à sa fille candidate. Il a été arrêté, en compagnie du gendarme, et placé en détention provisoire. Ils encourent, en vertu du code pénal amendé en avril 2020, jusqu’à 10 ans de prison ferme et une amende pouvant atteindre un million de dinars (140 000 dollars).

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