L’Inde et la Russie produiront un hélicoptère doté d’un moteur français

Une usine russe, un client indien, un moteur français : le nouvel hélicoptère Kamov-226T est à lui seul un concentré de mondialisation industrielle et géopolitique. « Un modèle de coopération internationale et de transferts de technologies ! », s’enthousiasme Sergueï Solomine, ingénieur en chef de l’usine d’Hélicoptères de Russie, à Oulan-Oude. Dans cette ville de Sibérie proche du lac Baïkal, le géant russe, réputé pour ses Mi-8 et autres hélicoptères militaires imposants, et en quête de diversification dans les appareils légers, s’active afin de mettre en œuvre ce projet phare de la coopération russo-indienne.

Alors que Moscou et New Delhi multiplient les rapprochements politiques et les échanges dans l’énergie, un prototype du Ka-226T sera présenté, jeudi 5 septembre, au forum de Vladivostok. Lors de ce « Davos asiatique » orchestré par le Kremlin, le président Vladimir Poutine et le premier ministre indien, Narendra Modi, doivent relancer les négociations pour régler les derniers détails du contrat d’achat d’un milliard de dollars (environ 910 millions d’euros). Son bénéficiaire ? L’armée indienne. Le dernier-né des hélicoptères polyvalents légers russes est censé moderniser sa flotte.

Recours accru à la numérisation

« On espère la signature finale du contrat d’ici à la fin de l’année », confie au Monde Leonid Belikh, directeur de l’usine d’Oulan-Oude. Il compte sur ce projet pour ressusciter le vaste complexe hérité de l’URSS qui, assemblant divers modèles de Mi-8, reste loin des rendements de l’ère soviétique (un hélicoptère par jour, contre 76 au total en 2018). Avec un recours accru à la numérisation, le site s’est déjà modernisé pour produire le Ka-226T, destiné à d’autres marchés après l’Inde. « En cinq ans, nous avons investi 8 milliards de roubles [près de 110 millions d’euros] pour de nouveaux ateliers de peinture et de logistique, dont près d’un milliard pour le projet indien. Dix autres milliards sont prévus d’ici cinq ans », précise M. Belikh.

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