Algérie: le chef d’état-major par intérim Saïd Chengriha, s’exprime pour la première fois

Le chef d’état-major par intérim, Saïd Chengriha a pris la parole publiquement pour la première fois depuis la mort de son prédécesseur, le puissant général Ahmed Gaïd Salah. Saïd Chengriha s’est exprimé dans une réunion avec « les cadres du ministère de la Défense et de l’état-major de l’armée ». Des propos relayés dans un communiqué, en forme d’hommage à l’action des militaires.

Alors que son prédécesseur avait pris l’habitude de s’adresser directement à la population après la destitution du président Bouteflika, c’est aux militaires que Saïd Chengriha est venu livrer son bilan de l’année.

Le chef d’état-major par intérim a estimé que l’Algérie a traversé « une étape sensible ». Le pays a dû faire « face, selon lui, à un dangereux complot » visant « sa stabilité et les fondements de l’État », « pour l’entraîner dans le bourbier du chaos et de la violence ». Des propos qui font référence à une frange du mouvement de protestation populaire du Hirak, accusée d’être manipulée par l’étranger.

Le général Chengriha a en revanche rendu un hommage appuyé au haut commandement militaire, qui « a su gérer cette phase avec sagesse et clairvoyance », selon lui.

Laissant de côté les nombreuses arrestations et la répression parfois sévère des manifestants, il a estimé que c’est l’armée qui a veillé à « la protection des marches pacifiques » et qui a su garantir « l’unité nationale ». Le 12 décembre, une grande majorité d’Algériens a pourtant déserté les urnes en signe de désaccord.

Saïd Chengriha tire un tout autre bilan, et loue les « efforts » du commandement militaire pour la « sécurisation des élections présidentielles dans un climat de sécurité et de quiétude ».

Le scrutin s’est pourtant déroulé dans un climat de tension, et le vote a même été très perturbé par des manifestations, en Kabylie notamment. La manifestation de vendredi dernier (le 45e vendredi de protestation dans le pays) a réuni moins de manifestants qu’habituellement, quelques jours après le décès d’Ahmed Gaïd Salah et l’investiture du président Tebboune.

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