Les manifestations en Algérie: le peuple affirme son unité nationale et s’attache à ses demandes

Courrier arabe

Pour le 18éme vendredi du mouvement populaire, les Algériens sont encore descendus dans les rues affirmant l’unité nationale et populaire, et alors que l’armée avait averti des conséquences du vide constitutionnel, ils étaient des milliers à insister sur le départ du président par intérim Abdelkader Ben Saleh.

Deux jours après le discours du général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, le vice-ministre de la Défense nationale, et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire algérienne qui avait mis en garde contre la «tentative d’infiltration» des marches populaires par une «infime minorité» de manifestants qui brandissent des drapeaux «autres que l’emblème national».

Un seul pays, un seul drapeau

Selon l’Agence de presse algérienne, les drapeaux algériens étaient présents à Alger, la capitale, où les manifestants appelaient à surmonter les différences régionales et communautaires, affirmant que l’important était de changer le système et de construire la nation.

Signalant que la police avait interpelé un nombre de manifestants qui brandissaient le drapeau berbère, et que les officiers avaient utilisé des bombes lacrymogènes pour contrôler les manifestants.

L’Agence nota aussi qu’à Bejaia, une ville située dans la Kabylie, les drapeaux berbères étaient présents en masse, mais n’avait ajouté aucun commentaire au sujet des réactions des forces de l’ordre.

A qui le dernier mot ?  

Pour ce qui est du pouvoir en Algérie, à l’opposition de l’armée qui déclare que le changement politique doit passer par les élections, les manifestants ont aujourd’hui encore proclamé le départ de tous les signes de Bouteflika et surtout de Ben Saleh et de son premier ministre Noreddine Bedoui.  Ils ont également appelé à juger les responsables corrompus, et de respecter à la volonté du peuple qui s’attache à un changement radicale.

Dans les rues, les manifestants brandissaient des pancartes qui annonçaient le refus de toutes négociations avec le régime actuel, affirmant leurs demandes habituels dont la formation d’un comité indépendant qui supervisera les élections, l’indépendance de la justice, la libération des détenus d’opinion, en plus de slogans qui affirment l’aspect pacifique du mouvement.

Il importe aussi de signaler que le mouvement d’aujourd’hui était marqué par les photos du défunt président égyptien Mohamed Morsi, brandies par les contestants qui dénonçaient les conditions de sa mort, et appelaient à une enquête internationale.

La situation politique algérienne est toujours floue bien que des dizaines d’associations, de syndicats, et d’organisations de la communauté internationale avaient proposé samedi dernier, une phase transitionnelle entre 6 mois et une année, dirigée par des personnalités nationales pour organiser les élections qui désigneront le futur président algérien, aucune réponse officielle du Gaïd n’a été communiquée à ce sujet.

Dans un temps où les autorités juridiques avaient lancé des procès pour juger plusieurs magistrats et anciens ministres de l’ancien régime, pour  tenter de calmer la population, les Algériens s’affirment conscients du jeu qui se complote et déclarent que les jours à venir réserverons des surprises.

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