Algérie : un parti d’opposition retire ses parlementaires pour « lutter auprès du peuple »

Le parti du front des forces socialistes (FFS), parti d’opposition historique en Algérie du défunt Hocine Ait Ahmed, un héros de la révolution (1954-1962) a décidé de retirer ses parlementaires en écho aux manifestations grandioses à travers le pays contre la candidature à un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika et pour le changement du système.

Le FFS « lance un appel à toutes les composantes de la société pour poursuivre les manifestations de façon pacifique jusqu’à l’aboutissement du combat de plusieurs générations pour une Algérie libre et démocratique », écrit ce parti, crée en 1963 au lendemain de l’indépendance du pays.

Présent au sénat et à la chambre basse, le FFS dispose de 13 députés et de 4 sénateurs.

Le FFS décide du « retrait de ses parlementaires des institutions du régime, illégitimes et impopulaires », pour « lutter au côté du peuple sur le terrain », note le texte.

« Aujourd’hui, la candidature du chef de l’Etat à sa propre succession confirme un énième coup de force au mépris de la volonté populaire. Aujourd’hui, les tenants du régime expriment une schizophrénie inégale en ignorant la colère du peuple algérien et ses revendications pour une rupture totale, radicale avec le système et non un changement dans le système et sa continuité », explique le parti.

Il met en garde, à la veille d’un appel à des manifestations vendredi, jour de repos hebdomadaire, les autorités contre une tentation de recours à la « manipulation ».

«Les tenants du régime portent seuls la responsabilité d’une éventuelle tentation de diversion, de manipulation et de gestion violente de la résistance citoyenne pacifique exprimée dans la rue par le peuple algérien dans la solidarité et la communion », met-il en garde.

A l’adresse de l’armée, il rappelle le « rôle et les missions constitutionnelles qui consistent à préserver l’unité du peuple algérien, la préservation de l’intégrité territoriale et la sécurité nationale ».

Des centaines de milliers d’algériens manifestent depuis le 22 février contre la candidature pour un cinquième mandat du président Bouteflika, hospitalisé depuis plus d’une semaine à Genève pour officiellement des contrôles « médicaux ».

Il ya quelques jours, un député du parti le front El Moustaqbal (nationaliste) dont le président Abdelaziz Belaid est candidat a également démissionné du parlement.

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