Arabie saoudite : la normalisation avec Israël est inéluctable

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal Ben Farhane, a déclaré que la normalisation avec Israël finira par avoir lieu dans le cadre d’un plan de paix israélo-palestinien.

C’est ce qui ressort des déclarations du chef de la diplomatie saoudienne lors d’un entretien par visioconférence avec le le Washington Institute for Near East policy (Winep), mis en ligne jeudi par l’organisme américain.

«Nous sommes engagés pour la paix qui est une nécessité stratégique dans la région. La normalisation avec Israël fait partie de ce cheminement, comme stipulé par le Plan de paix arabe et par la proposition du royaume en 1981», a affirmé Ben Farhane.

Et d’ajouter : «c’est pour cette raison que nous croyons que la normalisation avec Israël est inéluctable. En même temps, il doit y avoir un Etat palestinien et un plan de paix israélo-palestinien».

Pour le ministre saoudien, «la priorité doit être la reprise des pourparlers entre Palestiniens et Israéliens», affirmant que «seul un accord entre Palestiniens et Israéliens pourrait mener à une paix et une stabilité durables … Si nous échouons à le faire, la plaie restera ouverte dans la région».

Les déclarations du ministre saoudien surviennent un mois après l’accord de normalisation conclu entre les Emirats arabes Unis et le Bahreïn avec Israël, sous l’égide du président américain Donald Trump. Un accord qui a suscité une large indignation de la part des Palestiniens.

Les pourparlers de paix sont gelés depuis avril 2014 à cause du refus israélien de mettre fin à la colonisation et de libérer d’anciens détenus. Israël a également tourné le dos à la solution de deux Etats, dont un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Dans un autre contexte, Fayçal Ben Farhane a évoqué la crise du Golfe expliquant que «c’est aux frères qataris d’examiner les problèmes d’ordre sécuritaire qui avaient poussé les quatre pays appelant à la lutte contre le terrorisme à prendre leurs décisions … Ceci ne peut être que bénéfique pour la sécurité et la stabilité dans la région».

Il a poursuivi : «nous continuons de travailler avec nos frères qataris et nous espérons que, de leur part, ils s’engagent à coopérer avec nous pour résoudre la crise du Golfe (…) Nous espérons également aller de l’avant pour mettre fin à toutes nos préoccupations légitimes d’ordre sécuritaire qui nous ont poussés à prendre les décisions adéquates ».

La crise du Golfe se poursuit depuis le 5 juin 2017. L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et l’Egypte imposent un blocus terrestre aérien et maritime au Qatar, sous prétexte de son soutien au terrorisme et de ses relations avec l’Iran.

Des allégations réfutées par le Qatar considérant que ses détracteurs du Golfe veulent nuire à sa souveraineté et à son indépendance. Doha appelle à résoudre la crise par le dialogue sans conditions préalables, chose que le Koweït et Oman tâchent de mettre en œuvre à travers une médiation.

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