Chine: L’épidémie de coronavirus fait chuter les émissions de CO2

Baisse de l’utilisation du charbon dans les centrales électriques, taux d’exploitation des raffineries de pétrole dans la province du Shandong, dans l’est de la Chine, au plus bas depuis 2015… Les mesures des autorités chinoises visant à contenir le coronavirus ont entraîné une réduction de 15 % à 40 % de la production dans les principaux secteurs industriels. « La demande d’électricité et la production industrielle restent bien en deçà de leurs niveaux habituels », analyse Simon Evans du site spécialisé Carbon Brief, qui a étudié les émissions de gaz à effet de serre de l’empire du Milieu depuis le début de la crise sanitaire.

Le pays, qui est le premier importateur mondial de pétrole devant les Etats-Unis – et le premier émetteur de CO2 de la planète –, tourne au ralenti. Ainsi, au moins un quart de ses émissions de CO2 au cours des deux dernières semaines (17 février-1er mars) n’ont pas été émises, selon Carbon Brief. Or, sur la même période de 2019, la Chine avait rejeté environ 400 millions de tonnes de CO2. Résultat, l’épidémie de Covid-19 aurait entraîné une réduction de 100 millions de tonnes des émissions mondiales de CO2.

L’incidence du virus est plus difficile à mesurer en Europe

Cette diminution peut-elle être durable ? A voir, car les émissions pourraient augmenter globalement sur l’année, si les autorités engageaient, dans les mois qui viennent, un plan massif de relance économique à grands coups de chantiers d’infrastructures.

A la suite de la crise financière de 2008, les émissions de CO2 chinoises s’étaient effondrées jusqu’à ce que Pékin effectue un investissement massif pour « relancer les secteurs économiques les plus énergivores et les plus polluants, rappelle Lauri Myllyvirta du Centre de recherche sur l’énergie et la propreté de l’air. Ceux qui croient pouvoir saluer une pause bienvenue dans l’urgence climatique doivent refréner leur optimisme. »

L’incidence du virus est plus difficile à mesurer en Europe, souligne Carbon Brief. L’émergence de foyers épidémiques dans le nord de l’Italie et la quarantaine imposée à 11 villes au sud de Milan ont paralysé l’économie de la région la plus riche et la plus productive du pays. « Tout effet mettrait probablement un certain temps à apparaître clairement, car les conséquences sont plus limitées qu’en Chine », explique Simon Evans.

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