Comité des médecins du Soudan: le bilan des victimes des manifestations du lundi s’alourdit à 4 morts

Le Comité des médecins du Soudan a annoncé, ce mardi, que le bilan des victimes parmi les manifestants s’est alourdi à 4 morts, et plus de 80 blessés, lors des manifestations qui ont éclaté lundi, dénonçant les décisions prises par le commandant de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, considérée comme un “coup d’État militaire“, par ceux qui s’y opposent.

Le Comité a déclaré, sur sa page Facebook : “l’ingénieur martyr Mohamed Abdel Rahim est décédé, à la suite des tirs des forces du Conseil militaire putschiste“.

Et d’ajouter : « cela porte le bilan confirmé à 4 martyrs pour la journée (du lundi) ».

La même source avait fait état, au soir du lundi, de 3 morts parmi les manifestants et de 80 blessés, sous le feu des « forces du Conseil militaire », lors de manifestations dans la capitale, Khartoum.

Il n’a pas été immédiatement possible d’obtenir des commentaires de l’institution militaire.

Al-Burhan a déclaré l’état d’urgence dans le pays, dans la journée du lundi, dissolvant le Conseil de souveraineté et le Conseil ministres transitionnels, limogeant les gouverneurs et suspendant certaines dispositions du document constitutionnel pour la gestion de la période de transition.

Il a tenté de justifier ses décisions en déclarant, dans un discours télévisé, que « l’incitation au chaos par les forces politiques nous a poussés à agir pour préserver le Soudan », considérant que « ce que le pays traverse est devenu un réel danger ».

Quelques heures avant ces décisions, les autorités ont procédé à une série d’arrestations, parmi lesquelles on compte celle du chef du gouvernement de transition, Abdullah Hamdok, avec des ministres, des responsables et des chefs de parti.

Dans des communiqués distincts, émis par plusieurs forces politiques, ont appelé les citoyens à manifester et à mettre en œuvre une désobéissance civile globale.

Plusieurs pays et organisations régionales et internationales ont condamné les décisions d’al-Burhan et ont appelé au calme, à la désescalade et à l’engagement envers la feuille de route de la phase de transition.

Avant l’évolution de la situation du lundi, le Soudan vivait, depuis le 21 août 2019, une période de transition de 53 mois, qui devait se terminer par la tenue d’élections au début de l’année 2024. Durant cette phase transitionnelle, le pouvoir était partagé entre l’armée, les forces civiles et les mouvements armés qui ont signé un accord de paix avec le gouvernement, en 2020.

Cette période de transition a commencé à la suite à la destitution d’Omar el-Bechir par l’armée, le 11 avril 2019, sous la pression des protestations populaires contre son régime, qui s’est installé au pouvoir après un coup d’État militaire, en 1989.

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