De grands rassemblements marquent Nouakchott avant le silence électoral et des accusations mutuelles entre les candidats

Courrier arabe

La Mauritanie est entrée ce vendredi dans le silence électoral après que les six candidats eurent joué leurs dernières cartes dans une fiévreuse course à la présidence pour succéder au président actuel Mohamed Ouled Abdel Aziz qui a régné durant deux mandats consécutifs.

Cela intervient au milieu d’un échange d’accusations entre les différents candidats la veille du vote prévu ce samedi.

Quatres candidats ont décidé de clore leurs campagnes électorales dans la capitale Nouakchott, tandis que deux autres ont décidé de le faire dans la capitale économique Nouadhibou située au nord du pays.

Les discours de clôture des candidats ont été marqués par des accusations mutuelles dans une tentative de gagner plus de points pendant le silence électoral.

Des milliers d’habitants se sont déplacés pour participer aux rassemblement électoraux des deux candidats principaux: Mohammed oueld el-Ghezouani et Sidi Mohammed Oueld Boubakr.

Le candidat appuyé par le régime actuel, el-Ghezouani, appuyé par le système du président sortant a défendu lors de son rassemblement électoral son programme en attaquant en même temps ses rivaux. Il estime que ces derniers « vendent du rêve » contrairement aux plans qu’il a présenté aux électeurs.

Selon lui, son programme est en mesure de promouvoir le développement économique du pays, instaurer la justice sociale et préserver les réalisations du système actuel durant les 10 dernières années.

El-Ghezouani a accusé ses rivaux d’œuvrer pour régler des comptes et ainsi mettre en péril l’avenir du pays, sa sécurité et sa stabilité. « Certains candidats faisaient partie de l’ancien régime, ils n’ont rien apporté de nouveau et n’ont pas accordé de l’importance aux aspirations du peuple », ajoute le même interlocuteur. Des milliers de partisans de Oueld el-Ghezouani ont assisté à son rassemblement dont la plupart sont issus de la haute-société des Nouakchouttiens riches.

De son côté, le candidat opposant Sidi Mohammed Oueld Boubakr a reçu un accueil massif par ses partisans. Une source des organisateurs du rassemblement ont estimé le nombre des participants à 20 mille citoyens et citoyennes de Nouakchott, assurant que ces personnes sont venues de leur plein gré et par adhésion au programme de Boubakr, considérant que cela représente le point fort de leur candidat qui lui permettra de gagner l’élection.

Boubakr a accusé le régime actuel de « mauvaise gestion et d’enrichissement injustifié ». Il a appelé ses partisans à faire front commun contre la fraude électorale.

Boubakr a regretté l’appel explicite du président sortant Mohammed Oueld Abdel Aziz à voter pour son ami intime le candidat el-Ghezouani considérant qu’un acte pareil est contraire à la démocratie.

Il a présenté les grandes lignes de son programme électoral parmi lesquelles: dépolitiser l’armée, fonder un système judiciaire indépendant et constituer un contrat social fondé sur les valeurs de l’islam et les impératifs de la justice sociale.

Pour sa part, le candidat Biram Oueld Abidi a mis en garde contre l’éventualité de fraude dans ces élections présidentielles en appelant les citoyens à voter massivement contre le choix du président sortant afin de pousser le pays vers le changement pacifique.

Les trois autres candidats: le chef gauchiste Mohammed Oueld Mouloud, al-Murtadji Oueld el-Wafi le candidat le plus jeune et Hamidou Baba ont renouvelé leur engagement en faveur des promesses tenues au début de leurs campagnes électorales.

Avant minuit, Nouakchott a retrouvé son calme après 15 jours de campagnes intensives qui se déroulaient quotidiennement du matin jusqu’au bout de la nuit.

Un appel au président sortant à demander des excuses

À la veille de la dernière conférence de presse du président mauritanien sortant Mohammed Oueld Abdel Aziz, l’universitaire mauritanien célèbre Echeikh Sidi Abdellah a demandé au président de présenter ses excuses aux Mauritaniens opprimés pendant les années de son règne.

Une initiative qui selon lui pourrait laisser un bon souvenir du président chez son peuple au lieu de prononcer un discours chargé d’accusations et d’abus contre ses opposants comme à l’accoutumée selon l’universitaire.

Echeikh Sidi Abdellah a cité des exemples de discours de chefs dont l’ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika et l’ex-premier ministre turc Ahmed Daoud Oglu qui à leur départ ont présenté des excuses à leurs peuples.

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