En Égypte, une organisation humanitaire a indiqué «qu’un homme est décédée à l’intérieur d’un centre de police, sous la torture», alors que le ministère de l’Intérieur affirme une mort naturelle.
Selon el-Shehab pour les droits humains (SHR), «le détenu Mohamed Hazim Abou Aouf, originaire d’al-Bassatin (au sud du Caire) est décédé dans un centre de police, quelques jours après son interpellation».
Torturé à mort
SHR a affirmé que «l’homme, ayant été enterré mercredi, est mort sous la torture, au centre de détention d’al-Bassatin, entre les mains de l’assistant du département, l’officier Ahmed Badaoui».
SHR a porté le ministère de l’Intérieur pour responsable du décès du détenu, et lui a demandé d’ouvrir une enquête pour comprendre les coulisses de l’affaire et juger les coupables.
وفاة المواطن/ محمد حازم أبو عوف –البساتين، وذلك جراء التعذيب في سجن البساتين على يد معاون القسم الضابط ”أحمد بدوي“ بعد القبض عليه تحري مع ثلاثة من زملائه، وقد دفن ”محمد“ يوم الأربعاء الماضي 30/8/2022.#مركز_الشهاب_لحقوق_الإنسان pic.twitter.com/EHyKEUVaEy
— الشهاب لحقوق الإنسان (@ElshehabNgo) September 3, 2022
Démenti du ministère
Pour commenter ces évolutions, le ministère de l’Intérieur égyptien a publié un communiqué, expliquant que «Abou Aouf était décédé à l’intérieur de l’hôpital, où il a été transféré depuis le centre de détention».
Il a précisé : «Il s’agit d’une mort naturelle», notant que «le médecin légiste a affirmé une mort naturelle, et que le cadavre ne porte aucune trace de violence».
Selon lui, «Le surnommé a été placé en détention provisoire, le 23 août 2022, suite à la décision du procureur général, pour une affaire de vol de domicile. Le lendemain, il a été transféré à l’hôpital, après avoir fait un malaise, et il est mort à l’hôpital».
Il souligne que «les détenus, étant en sa compagnie au centre de détention, confirment les déclarations du ministère et nient quelconque version de torture».
نفى صحة ما تم تداوله عبر القنوات الفضائية التابعة لجماعة الإخوان الإرهابية بشأن مزاعم حول وفاة أحد الأشخاص داخل محبسه بقسم شرطة #البساتين #بالقاهرة نتيجة تعرضه للتعذيب. pic.twitter.com/rZeLFGC5VL
— وزارة الداخلية (@moiegy) September 4, 2022
Ce n’est pas la première fois
Dans ce contexte, il importe de souligner que ce genre d’incident se fait régulièrement signalé par les militants humanitaires, qui dénoncent constamment la violence des autorités égyptiennes, à l’encontre des détenus.
Le centre Enadim (pour le suivi des victimes de violence et de torture) a signalé, durant les six premiers mois de 2022 «près de 21 décès, majoritairement des personnes ayant été privées de soins, et 43 cas de meurtre extrajudiciaire».
En 2021, l’organisation We Record a signalé que «60 détenus sont morts à l’intérieur des prisons égyptiennes», précisant que «52 d’entre eux étaient des prisonniers politiques, alors que 8 (dont 6 enfants) étaient impliqués dans des affaires criminelles».