Fuite de pétrole sur le pipeline d’Ile-de-France

La rupture d’un pipeline près de Thoiry, à hauteur d’Autouillet, inquiète les défenseurs de l’environnement.

Inquiétude pour l’environnement. Entre dimanche soir et lundi matin, plusieurs milliers de litres d’hydrocarbures se sont déversés dans la nature après la rupture partielle d’un pipeline à hauteur d’Autouillet, un village proche de Thoiry.

Le tuyau, dont la pression interne grimpe à 60 bars, a laissé échapper plusieurs centaines de mètres cubes de pétrole. « Les équipes de Total ont constaté une baisse de pression dimanche soir et n’ont pu déterminer précisément le lieu de l’incident que plusieurs heures après, indique-t-on à la préfecture des Yvelines. La section concernée contenait 9 980 m3 d’hydrocarbure mais on ignore quelle quantité s’est échappée. »

Le pétrole s’est infiltré sous terre et a gagné les rus voisins

L’incident s’est déroulé dans un champ et il n’y a pas de conséquence immédiate pour les riverains proches. Les images aériennes prises par un avion léger permettent en revanche de redouter des dégâts environnementaux. Entre 4 et 7 hectares de champs ont été touchés.

Le pétrole s’est infiltré sous terre et a gagné les rus voisins, affluents de la Mauldre qui se jette dans la Seine. Il est toutefois difficile d’en connaître la quantité précise. « A l’échelle locale, c’est une marée noire, une pollution majeure, je suis inquiet, confie Dominique Robert, le président de l’association Atena 78. Certains cours d’eau concernés comme le Lieutel abritent des espèces peu communes comme le campagnol amphibie ou des libellules protégées. Ces animaux sont directement exposés aux risques. »

La raffinerie de Grandpuits continue de tourner à débit réduit

Les conséquences économiques sont en cours d’estimation. Elles pourraient être élevées : long de presque 260 km, le pipeline d’Ile-de-France relie la raffinerie du Havre (Seine-Maritime) à celle de Grandpuits (Seine-et-Marne).

Les équipes de Total, en accord avec les autorités préfectorales qui ont dirigé les opérations, ont rapidement procédé à la fermeture du pipeline. «Aucun approvisionnement en brut ne se fait donc par ce biais, indique Arnaud Dumas, directeur de la raffinerie de Grandpuits. Mais il nous reste les autres producteurs : Vermilion, par exemple. Nous maintenons donc notre activité, mais nous tournons à débit réduit. Mardi, nous aurons sans doute une estimation beaucoup plus précise de la durée des travaux de réparation. Ce type d’événements est très rare. »

Des sacs absorbeurs, fonctionnant comme des éponges, ont été disposés autour de la nappe de pétrole.

Ce lundi, l’entreprise n’était pas en mesure de déterminer l’origine de la cassure. « Le trou est situé dans la partie inférieure du tuyau, il y a donc un gros travail de nettoyage à faire au préalable. Une fois que nous en aurons un aperçu, nous aurons une idée de la nature de l’incident », confiait un technicien sur place.

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