Le gouvernement néerlandais a présenté, lundi, ses excuses aux familles bosniaques qui ont perdu leurs proches lors du génocide de Srebrenica en 1995, dans l’est de la Bosnie-Herzégovine.
La ministre de la Défense des Pays-Bas, Kajsa Ollongren, s’exprimait lors de la 27è commémoration du génocide qui a eu lieu au cimetière de Potocari en Bosnie-Herzégovine.
« Srebrenica a été écrasé … Les Pays-Bas font également partie de cet échec. Par conséquent, nous vous présentons nos plus profondes excuses. Cette affaire a marqué les Pays-Bas à jamais », a-t-elle dit.
La ministre néerlandaise a indiqué que les institutions internationales avaient promis de protéger les personnes innocentes.
« La communauté internationale n’a pas réussi à protéger la population de Srebrenica. En tant que membre de cette communauté, le gouvernement néerlandais partage la responsabilité politique de la situation dans laquelle cet échec a pu se produire. Nous ne pouvons pas effacer la souffrance. Ce que nous pouvons faire, c’est d’affronter l’histoire », a-t-elle ajouté.
Dans un procès intenté en 2007 par les parents des victimes contre le gouvernement néerlandais, le tribunal de district de La Haye a déclaré les Pays-Bas coupables d’avoir livré aux Serbes 300 civils bosniaques qui s’étaient réfugiés auprès des soldats néerlandais et des Nations unies pendant l’occupation de Srebrenica .
Génocide de Srebrenica
Plus de 8 000 hommes et enfants musulmans de Bosnie ont été tués par les forces serbes de Bosnie lors de l’attaque de la ville de Srebrenica, dans l’est du pays, en juillet 1995, malgré la présence de troupes de maintien de la paix néerlandaises.
Les forces serbes tentaient d’arracher des territoires aux musulmans et aux Croates de Bosnie pour former un État.
Le Conseil de sécurité des Nations unies avait déclaré Srebrenica « zone sûre » au printemps 1993. Cependant, les troupes dirigées par le général Ratko Mladic, qui a ensuite été reconnu coupable de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide, ont envahi la zone des Nations unies.
Les troupes néerlandaises n’ont pas réagi lorsque les forces serbes ont occupé la zone, tuant quelque 2 000 hommes et garçons au cours de la seule journée du 11 juillet.
Environ 15 000 habitants de Srebrenica ont fui vers les montagnes environnantes, mais les troupes serbes ont pourchassé et tué 6 000 autres personnes.
Les restes des victimes ont été retrouvés dans 570 lieux à travers le pays.
En 2007, la Cour internationale de justice de La Haye a considéré qu’un génocide avait été commis à Srebrenica.
Le 8 juin 2021, lors d’un procès en deuxième instance devant le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux, les juges ont confirmé le verdict du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie condamnant Mladic à la prison à vie pour génocide, persécution, crimes contre l’humanité, extermination et autres crimes de guerre perpétrés en Bosnie-Herzégovine.
