Hier à Bagdad, les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles pour disperser les manifestants, qui protestaient contre la corruption et dénonçaient la dégradation des services, une journée sanglante, suite à laquelle le président «Barham Saleh» a appelé la population à garder le calme.
Des milliers d’Irakiens se sont manifesté mardi dans «la place al-Tahrir» au centre de Bagdad, ainsi dans plusieurs autres villes du pays, proclamant l’amélioration des services et des conditions de vie, demandant des emplois pour les chômeurs, et appelant à la lutte contre la corruption financière et administrative.
Des témoins ont raconté que «la population de la région «al-Chaab», située au nord de la capitale, avaient mis le feu pour barrer la route et bloquer le trafic, et que la police et l’armé avaient dû intervenir pour les disperser», signalant que le même scénario s’était reproduit à «al-Sader » et à «Karbala».
Riot forces arrive in Al-Zaafaraniya and use tear gas and live bullets to disperse the demonstrators@hrw@hrw_ar#ساحة_التحرير #save_the_iraqi_people pic.twitter.com/m3MM7yeYBR
— ﮼علي ||🇮🇶٥١٧ (@ialikarim) October 2, 2019
De leur part, des sources de la police locale ont signalé qu’«au moins 8 personnes ont été touchés au sud-est de Bagdad, après que des membres de la police et de l’armée ont lancé des bombes à gaz lacrymogène et ont tiré à balles réelles pour disperser des dizaines de manifestants», tandis qu’une source médicale révéla à l’agence «Anadolu» que «le bilan des manifestations à Bagdad seule, était de 4 morts, et de plus de 700 blessés, dont plusieurs étaient dans des cas critiques».
Les réactions officielles
Entre temps, le chef des forces de la police irakienne «Jaafar al-Batat», qui a installé des barrages de sécurité dans plusieurs régions de la capitale, a appelé ses troupes à garder le calme, et à protéger les manifestants ainsi que les propriétés publiques et privées.
Alors que pour sa part, le président «Barham Saleh» a proposé de répondre aux demandes des manifestants, en appliquant des réformes et en offrant des postes de travail aux citoyen, déclarant : «Il est de notre devoir de répondre aux demandes légitimes».
Le président affirma sur son compte officiel que «les manifestations pacifiques étaient un droit légal, et que les forces irakiennes étaient chargées de protéger les droits des citoyens», insistant sur le maintien de l’ordre, et sur le calme et le respect des lois.
التظاهر السلمي حقٌ دستوري مكفولٌ للمواطنين.أبناؤنا في القوات الامنية مكلفون بحماية حقوق المواطنين، والحفاظ على الأمن العام. أؤكد على ضبط النفس وإحترام القانون. أبناؤنا شباب العراق يتطلعون إلى الإصلاح وفرص العمل، واجبنا تلبية هذه الاستحقاقات المشروعة. الرحمة للشهداء والشفاء للجرحى
— Barham Salih (@BarhamSalih) October 1, 2019
De son côté, le premier ministre «Adel Abdel Mahdi» avait annoncé le lancement d’une enquête professionnelle, afin de comprendre les raisons derrières les incidents des manifestations.
Un appel pour ouvrir une enquête
Suite à ces évolutions, la présidence du Parlement irakien à appeler à ouvrir une enquête transparente concernant les évènements qui s’étaient produits lors des manifestations, notant lors d’un communiqué, avoir invité le comité de la sécurité et de la défense, et celui des droits de l’homme à entreprendre les mesures nécessaires.
Le chef du parti politique «Moktada al-Sadr» a aussi critiqué les violations menées contre les manifestants, notant que l’autorité de l’état ne s’impose pas au détriment des pauvres et des démunis, et appelant à une enquête transparente et au jugement des responsables.
Notons que la représentante du secrétaire général des Nations unies avait fait preuve de son inquiétude, et appela les autorités à chercher une solution pacifique pour résoudre la situation, sans pour autant que son organisme n’intervienne ou ne dénonce ce qui semble frôler la crise dans un riche pays pétrolier.