Le Soudan secoué par les répercussions du projet de normalisation avec Israël

courrier arabe

La rencontre qu’a tenue le président du Conseil souverain soudanais, «Abdel Fatah al-Borhan», en Ouganda, avec l’ancien Premier ministre israélien, «Benjamine Netanyahou», et l’ouverture de l’espace aérien soudanais aux avions, partant vers Israël, a suscité la colère de la classe politique du Soudan et de son peuple, qui refusent de normaliser avec l’État hébreu.

Plusieurs médias ont noté, jeudi, qu’un porte-parole militaire soudanais a déclaré que son pays a accepté de permettre aux vols se dirigeant vers Israël, de traverser son espace aérien.

Envisageant une normalisation rapide de ses relations avec Israël, la politique du président du Conseil souverain a été contestée par plusieurs diplomates, qui l’ont appelé à renoncer à sa décision.

Un diplomate proteste en démissionnant

Et c’est à l’ombre de ces évolutions, que le directeur du Département de la politique étrangère au sein du Conseil souverain, l’ambassadeur «Rachad Faraj al-Tayeb», a annoncé sa démission, protestant contre le plan de normalisation avec Israël.

Il nota dans sa lettre de démission, publiée sur les réseaux sociaux: «Après des années de dévouement au service de mon pays et mon peuple, il m’est désormais difficile et impossible de continuer à travailler au Département de la politique étrangère, sous les ordres d’un gouvernement, dont le chef cherche à normaliser avec l’entité sioniste qui occupe la mosquée «al-Aqsa» et tue notre peuple en Palestine.»

«Rachad Faraj al-Tayeb» ajouta: «Il importe que je démissionne avant de voir les drapeaux de l’entité sioniste flottant au-dessus du palais où les moudjahidines des fils du Soudan, qui ont combattu les agents d’occupation et ont offert leur sang en guise de sacrifice pour la liberté».

«En tant que directeur du Département de la politique étrangère du Conseil souverain transitionnelle, je déclare devant Dieu, son messager et tous les croyants, que je suis innocent de cet acte -la réunion avec Netanyahou- et j’annonce que je ne suis plus directeur de cette administration.»

La population demande la démission d’al-Borhan  

Par ailleurs, l’agence de presse, «Anadolu», a rapporté, mercredi selon des témoins, que des dizaines de citoyens avaient organisé une protestation, dans la région nord de Khartoum, proclamant la destitution du président du conseil souverain, en criant «Borhan yaskot bas» (al-Borhan doit partir).

Elle affirma que les manifestants insistaient à exprimer leur refus catégorique à tout type de normalisation avec Israël, criant «non à la normalisation avec Israël», «non à l’Accord du siècle» et «non à la normalisation avec le juifs».

Le faux pas du président du Conseil soudanais   

Lundi, le bureau présidentiel israélien avait annoncé, sur son compte Twitter, que l’ancien Premier ministre israélien, «Benyamin Netanyahou», s’était entretenu avec «al-Borhane», déclarant que les deux responsables avaient décidé de «lancer une collaboration qui convergera vers la normalisation des relations des deux pays».

Et bien que, mardi, «al-Borhan» avait tenté de calmer la situation, enflammée à l’intérieur de son pays, après l’annonce de la nouvelle, se justifiant du fait que la rencontre était dans l’intérêt du peuple soudanais, la population insiste sur son départ refusant d’avoir «un traitre, en tête d’un pays arabe et musulman».

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