L’Égypte: Une loi sur la réglementation de la presse et des médias va permettre de surveiller étroitement les réseaux sociaux

Une loi sur la réglementation de la presse et des médias va permettre de surveiller des utilisateurs avec une forte audience.
Sale temps pour les habitués des réseaux sociaux en Egypte. Le président Abdel Fattah al-Sissi a promulgué cette semaine une loi portant sur la réglementation de la presse et des médias, qui va permettre de surveiller étroitement certains comptes d’utilisateurs de réseaux sociaux.
Selon le journal officiel, toute personne ayant plus de 5 000 abonnés en ligne, sur un site personnel, un blog ou les réseaux sociaux, pourra désormais être surveillée par les autorités.
Un nouvel arsenal répressif mis en place
Le Conseil supérieur de régulation des médias, connu notamment pour ses diatribes contre les médias étrangers, sera ainsi autorisé à suspendre ou bloquer ces sites ou comptes s’il juge qu’ils « publient ou diffusent de fausses nouvelles » ou « incitent à violer la loi, à la violence ou à la haine ».
Le texte prévoit aussi une peine de prison d’un an et une amende de 50 000 à 100 000 livres égyptiennes (environ 2 440 à 4 885 euros) pour « toute personne qui accède délibérément ou par erreur, et sans raison valable, à un site, un compte privé ou un système informatique dont l’accès est interdit ».
Au moins deux ans d’emprisonnement et 100 000 livres égyptiennes d’amende (4 885 euros) sont également encourus par « tous ceux qui créent, dirigent ou utilisent un site ou un compte privé dans le but de commettre ou faciliter la commission de crimes punis par la loi ».
Atteintes à la liberté d’expression vs. lutte contre le terrorisme
La promulgation de cette loi intervient alors que plus de 500 sites d’informations ou d’ONG sont actuellement bloqués en Égypte, selon l’Association pour la liberté de pensée et d’expression (AFTE), basée au Caire.
Plusieurs internautes et blogueurs, critiques du gouvernement ou connus pour leurs commentaires ou dessins satiriques, ont récemment été arrêtés et placés en détentiosn. Les autorités leur reprochent d’appartenir à des « groupes interdits » et de diffuser des « fausses nouvelles ».
En juillet, l’Organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International avait affirmé que ces lois, alors encore à l’état de projet, portait atteinte à la liberté d’expression. Dans un contexte sécuritaire et économique tendu, les autorités affirment de leur côté vouloir lutter contre le « terrorisme » et tout ce qui nuit, selon elles, aux « intérêts du pays ».

Quitter la version mobile