Les Etats-Unis durcissent le ton contre l’Iran, les prix du pétrole s’envolent

Courrier arabe

L’administration Trump a annoncé lundi qu’elle ne veut pas renouveler les exemptions aux pays qui importent du brut iranien.

Les Américains s’apprêtent à offrir un tour de montagnes russes au marché pétrolier mondial. Lundi 22 avril, Donald Trump a annoncé que les Etats-Unis ne vont pas renouveler les exemptions aux pays qui importent du pétrole iranien. Quelques heures auparavant, de premières fuites dans la presse avaient provoqué une hausse des cours du baril, qui s’est maintenu lundi autour de 74 dollars, son niveau le plus haut depuis près de 6 mois.

«Cette décision a pour but de réduire les exportations iraniennes à zéro, pour soustraire au régime sa principale source de revenus», a expliqué la porte-parole de la Maison Blanche dans un communiqué. Concrètement, cela signifie que tout pays qui importera du pétrole iranien après le 2 mai sera soumis à d’importantes sanctions américaines.

Pour comprendre cette situation, il faut revenir à la décision de Donald Trump de sortir les Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien, en mai 2018. Le président américain annonce alors qu’il veut rétablir les sanctions «les plus dures de l’histoire»contre Téhéran. L’administration Trump prépare alors un plan pour «réduire à zéro» les exportations iraniennes de pétrole à partir de début novembre. Les hydrocarbures sont le moteur de l’économie iranienne.

Mais, pendant l’été, les déclarations tonitruantes de Donald Trump sur le pétrole iranien font craindre que celui-ci ne vienne à manquer dans un monde qui consomme de plus en plus d’or noir. En septembre, la barre des 100 millions de barils consommés par jour est franchie. A mesure que l’échéance du 4 novembre approche, les prix du pétrole grimpent, laissant anticiper une flambée sérieuse des prix. Pour compenser la hausse, les alliés saoudiens des Etats-Unis ouvrent les vannes et augmentent leur production.

Début novembre, à la surprise générale, l’administration américaine décide de délivrer des exemptions pour six mois à huit pays importateurs de pétrole iranien. Parmi eux, l’Inde et la Chine, les deux plus gros clients de Téhéran. Progressivement, la production iranienne passe de près de 4 millions de barils à 2,6 millions par jour.

Mais les «faucons» de l’administration Trump restent sur leur faim : le président avait promis de mettre la «pression maximale» sur l’Iran. Dans un but clair : étouffer l’économie iranienne et pousser progressivement à un changement de régime. La question des exemptions agite les cercles républicains depuis plusieurs semaines, les plus radicaux accusant l’administration Trump de faire preuve de laxisme. Ainsi, le sénateur et ancien candidat à la présidentielle Ted Cruz a accusé, mi-avril, Mike Pompeo, pourtant présenté comme un dur, d’être trop complaisant.

La ligne la plus dure l’a donc emporté au sein du département d’Etat. Mike Pompeo a expliqué lundi que «le but de l’opération restait simple : priver le régime des fonds qu’il a utilisés pour déstabiliser le Proche-Orient depuis quarante ans et pousser l’Iran à se comporter comme un pays normal».

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