Les soudanais refusent les décisions annoncées par l’armée

Courrier arabe

Des centaines de soudanais se sont manifestés, aujourd’hui, dans les rues de Khartoum pour exprimer le refus du communiqué de l’armée qui annonçait la mise en place d’un conseil militaire de transition en substitution à Omar El-Béchir.

Les manifestants, en sit-in pour le sixième jour consécutif, devant le quartier général de l’armée soudanaise (SAF) étaient en colère contre les décisions, communiquées par la SAF qui avait annoncé la suspension de la constitution et le début d’une phase de transition qui durera deux ans.

Un communiqué amer

La télévision officielle soudanaise avait diffusé le communiqué de la SAF, présenté par le ministre de la défense -Awad Ben-Ouf- annonçant « l’extraction du système et la réservation de sa tête après son arrestation dans un lieu sûr », en référence à Omar El-Béchir.

Ben Ouf avait annoncé l’application immédiate du cessez-le-feu dans toutes les régions du pays, la suspension de la constitution, l’application de l’état d’urgence dans toutes les parties de l’état pendant 3 mois et la formation d’un conseil militaire qui dirigera le pays durant la phase de transition, estimée à deux ans à la fin desquelles des élections présidentielles seront organisées.

Coup de traîtres militaires

L’association des professionnels soudanais (APS), qui avait jusque-là joué un rôle très important dans l’organisation du mouvement de contestation, a déclaré son rejet au communiqué de la SAF et a exhorté la population à continuer les manifestations « jusqu’à l’atteinte du changement souhaité ».

L’association a déclaré, dans un communiqué officiel, qu’il s’agissait « d’un coup d’état militaire qui régénère le système que le peuple soudanais avait combattu ».

L’APS a appelé les soudanais à maintenir le sit-in à Khartoum et dans toutes les régions du pays et à rester dans la rue jusqu’à ce que le pouvoir soit livré à un gouvernement transitionnel civil qui représentera le peuple et la révolution.

L’armée qui était venue au secours du peuple est aujourd’hui « son ennemi le plus redouté » selon des observateurs.

Certes Omar El-Béchir a quitté le pouvoir, mais ce n’est pas le but final de la mobilisation des centaines de soudanais qui proclament le départ de tous ceux qui représentent l’ancien régime.

Quitter la version mobile