Libye: le Parlement appelle à prendre les menaces d’al-Sissi au sérieux

Le Parlement libyen de Tripoli a appelé, dimanche, le gouvernement à être prêt à répondre aux menaces du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, tant sur le plan politique que par des initiatives effectives et pratiques.

Le Parlement a également appelé à prendre « cette agression au sérieux et à étudier toutes les options possibles pour y répondre au moment et au lieu appropriés ».

Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le Parlement a condamné avec la plus grande fermeté les déclarations d’al-Sissi concernant une éventuelle intervention militaire en Libye. Il (le Parlement) a estimé qu’il s’agit là d’une « menace directe de recours à la force et une reconnaissance explicite d’une intention d’agression contre la sécurité et la souveraineté de la Libye ».

L’assemblée de Tripoli a indiqué que le discours du président égyptien, « qui se présentait il y a quelques jours encore comme un médiateur de paix, était un discours truffé de contre-vérités prises comme base pour ses menaces ».

Le même communiqué a souligné que « la Libye n’a représenté aucune menace à la sécurité de l’Egypte, alors que le Régime égyptien a contribué à l’agression contre la souveraineté de la Libye et son intégrité territoriale ».

Le Conseil a souligné que considérer que le fait qu’Al-Sissi considère son ingérence comme ayant une légitimité internationale est « totalement infondé, car c’est la menace d’al-Sissi qui représente une violation du droit international, une violation de la souveraineté de la Libye et est contraire à la légitimité internationale, selon la Charte des Nations Unies et les conventions internationales et régionales ».

Le conseil a ajouté qu’il « est totalement inacceptable » qu’Al-Sissi qualifie les forces armées libyennes de milices terroristes, alors qu’elles ont combattu le terrorisme sous mandatées en cela par le gouvernement légitime et avec le soutien de la communauté internationale ».

Le communiqué a appelé la communauté internationale à « assumer ses responsabilités à cet égard et à condamner explicitement cette menace ».

Le président égyptien Abdelfatteh al-Sissi avait déclaré, samedi, que les forces armées égyptiennes pourraient participer à des missions militaires hors des frontières de l’Egypte, arguant qu’une intervention directe en Libye a acquis une “légitimité internationale”.

“Soyez prêts à effectuer des missions à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Outrepasser la ville de Syrte (centre-nord de la Libye) et al-Jofra (sud-est de Tripoli) est une ligne rouge”, a-t-il déclaré lors d’un discours retransmis par la télévision égyptienne.

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