Libye : Suspension du ministre de l’Intérieur « à titre conservatoire »

Le gouvernement libyen a annoncé la suspension du ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, « à titre conservatoire », en vue d’une enquête administrative.

Le gouvernement a déclaré, dans un communiqué publié vendredi soir, que l’enquête ouverte à l’encontre du ministre porterait sur « la protection des manifestants ainsi que ses déclarations relatives aux manifestations et aux événements qui en ont découlé ».

L’enquête portera également sur « toute violation commise contre les manifestants lors des événements qui ont eu lieu à Tripoli et dans d’autres villes au cours de la semaine écoulée ».

Selon le communiqué, « Le sous-secrétaire du ministère de l’intérieur, le brigadier Khaled Ahmed Al-Tijani, a été chargé de la direction du ministère, avec toutes les prérogatives et compétences souveraines et ministérielles attribuées au ministre ».

Un autre communiqué du gouvernement libyen a décidé « d’affecter le contrôle de la sécurité dans la capitale, Tripoli, à la force conjointe affiliée à la salle des opérations de la région occidentale, en coordination avec le ministère de l’Intérieur, les directions militaires ainsi que les différentes autres agences de sécurité ».

La capitale, Tripoli, et plusieurs villes libyennes ont été le théâtre de manifestations contre la corruption, avec des revendications relatives aux prestations de services publics, notamment la distribution de l’eau et de l’électricité.

Commentant sa suspension, Bachagha a déclaré dans un communiqué que, conformément aux principes de la démocratie et de l’État civil, il se faisait un devoir de respecter la décision du gouvernement et qu’il était tout à fait disposé à se soumettre à l’enquête. Il a également appelé à ce que son audition soit retransmise publiquement par les médias.

Le président du Conseil présidentiel, Fayez Al-Sarraj, avait annoncé, lundi, dans un discours télévisé tenu suite au déclenchement des manifestations, son intention de procéder à des remaniements ministériels urgents « sans favoritisme politique ni système de quotas ».

Le gouvernement libyen s’efforce de rétablir la sécurité et d’améliorer les services publics, qui ont été fortement affectés par l’agression menée par les milices rebelles du seigneur de guerre Khalifa Haftar, soutenues par plusieurs pays arabes et occidentaux.

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