Libye : Trois fillettes tuées dans un raid lancé par l’aviation de Haftar  

Courrier arabe

En Libye, trois sœurs ont été tuées, et plusieurs autres personnes blessées, victimes d’un bombardement mené, lundi, par les forces du général à la retraite Khalifa Haftar, au sud de Tripoli. Une attaque contre des civils innocents, dénoncée aussitôt par le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA) et la commission onusienne sur place.

Le raid avait pris pour cible une maison, située dans la région d’«al-Farnaj», et l’a complément détruite, au point où les équipes de secours avaient mis plusieurs heures pour pouvoir sortir les dépouilles des victimes de sous les décombres, selon les témoins.

Le porte-parole du dispositif ambulancier au ministère de la Santé du GNA «Oussama Ali» a noté qu’«en plus des trois fillettes trouvées mortes, la mère et une autre fille étaient dans un état critique».

Alors qu’en commentant les accusations, le porte-parole des milices de Haftar «Ahmd al-Mismari» avait déclaré que «le raid ciblait une chambre d’opération ennemie», niant toute présence civile dans la région.

Les dénonciations internes

En réactions au tragique incident, le président du conseil présidentiel du GNA «Fayez al-Sarraj» a déclaré, en visitant les lieux, que « l’attaque des civils à al-Farnaj était un crime de guerre barbare, qui ne passera pas sans punition», le président avait également inspecté les dégâts sur les immeubles voisins, dont se trouvait une mosquée, et le siège du ministère de la Santé.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères du GNA «Mohames al-Taher Sayala» a demandé au président du Conseil de sécurité nationale «d’entreprendre une décision ferme, pour arrêter le général à la retraite Khalifa Haftar, et stopper ses crimes avant qu’il ne soit trop tard», mettant en garde contre «un probable risque de crise humanitaire qui menacera la sécurité de la Libye et de la région».

De sa part, le ministre de l’Intérieur du GNA «Fathi Bachgha», lors de sa rencontre avec l’ambassadeur italien à Tripoli, a demandé «aux pays qui soutenaient Haftar, de mettre fin à leur pratique, qui représente une violation à la souveraineté de la Libye, et à la loi internationale», tout en affirmant que «les forces du GNA tenaient toujours leurs positions, et qu’ils continueraient à se battre contre les milices ennemies, et à défendre la partie».

L’ONU interviendra-t-elle ?

Par ailleurs, la commission des Nations unies en Libye a dénoncé le raid, et parla de «rapports indiquant que des forces affiliées à Khalifa Haftar en étaient responsables», elle appela à «une immédiate suspension des attaques aléatoires», notant, dans son communiqué,  qu’«un tel acte se présentait seulement quelques jours après l’attaque du club d’équitation à «Janzor», où plusieurs enfants avaient été touchés».

Le communiqué affirma qu’«l’ONU ne restera pas sans rien faire, face de tels crimes de guerre, et appela les pays membres du Conseil de sécurité et les organismes internationaux à entreprendre les mesures adéquates pour mettre fin aux violations de la loi humanitaire internationale en Libye».

Rappelons que depuis le lancement de l’offensive armée contre Tripoli, le 4 avril dernier, dont le bilan est estimé à plus de mille morts, et de 6 mille blessés, plusieurs cibles civiles ont été attaquées par les milices de Khalifa Haftar, sans que la moindre sanction ne lui infligée.

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