Maroc : Les deux parties libyennes signent le draft de l’accord sur les postes régaliens

Les délégations du Haut Conseil d’Etat libyen et de la Chambre des députés de Tobrouk (est) ont signé, mardi au Maroc, le draft d’un accord portant sur les critères de choix des postes régaliens, a rapporté le correspondant de l’Agence Anadolu.

Le procès-verbal de l’accord a été signé, dans la localité balnéaire de Harhoura dans la banlieue de la capitale Rabat, par Fawzi al-Akkab, président de la délégation du Haut Conseil d’Etat libyen et Youcef al-Akouri, président de la délégation de la chambre des députés de Tobroul, à l’issue du deuxième round du Dialogue libyen qui s’est tenu dans la ville marocaine de Bouznika, depuis vendredi.

L’accord porte sur l’application de l’article 15 de l’Accord de Skhirat (signé le 17 décembre 2015).

L’article en question dispose dans son premier alinéa que « La chambre des députés procède, à des concertations avec le Conseil d’Etat, pour parvenir à un consensus sur les personnes occupant les postes de direction de ces fonctions régaliennes : le gouverneur de la Banque centrale, le président de la Cour des comptes, le président de l’Instance de contrôle administratif, le président de l’Instance de lutte contre la corruption, le président et les membres de la haute instance des élections, le président de la Cour suprême et le procureur général ».

Le deuxième alinéa indique qu’à « la suite de la mise en place du premier alinéa de cet article, la nomination et le limogeage des titulaires des postes de direction des postes régaliens mentionnés dans le précédent alinéa nécessitent l’approbation des deux-tiers des membres de la chambre des députés ».

Compte de la dissension aiguë entre l’est et l’ouest du pays, la quasi-majorité de ces institutions régaliennes sont devenues bicéphales.

Cependant, parmi les autres institutions non-régaliennes qui sont susceptibles d’être soumises aux mêmes mécanismes de désignation figurent la Compagnie nationale de Pétrole et l’Autorité libyenne d’Investissement, compte tenu de leur poids économique et financier et de la rude concurrence qu’elles suscitent.

Un deuxième round de discussions libyennes informelles avait démarré, vendredi, dans la ville marocaine de Bouznika.

Le Maroc avait accueilli le premier round du Dialogue libyen du 6 au 10 septembre écoulé, en présence des deux délégations du Haut Conseil d’Etat et de la Chambre des députés de Tobrouk, qui soutient les milices du général putschiste à la retraite, Khalifa Haftar.

Les deux protagonistes du dialogue sont parvenus à un accord global sur le mécanisme de désignation dans ls postes régaliens et la relance des séances pour parachever les mesures requises pour la réactivation et la mise en œuvre de l’accord.

Le président du Conseil présidentiel libyen, Fayez al-Sarraj, avait exprimé, le 16 septembre dernier, son « souhait sincère » de transmettre ses missions et prérogatives au prochain pouvoir exécutif, dans un délai maximum fixé à la fin du mois d’octobre courant, dans l’attente à ce que le Comité du Dialogue ait parachevé ses travaux.

La Libye souffre, depuis plusieurs années, d’un conflit armé. Avec l’appui de nombre de pays arabes et occidentaux, les milices de Haftar disputent au gouvernement libyen, internationalement reconnu, le pouvoir et la légitimité, faisant de nombreux morts et blessés parmi les civils, ainsi que de considérables dégâts matériels.

Un cessez-le-feu prévaut en Libye, depuis le 21 août dernier, et qui est sporadiquement violé par les milices de Haftar.

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