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HRW dénonce « l’impitoyable répression » du président égyptien al-Sissi

Les activistes égyptiens tout comme les gens ordinaires ont fait preuve de résistance face à la répression brutale du gouvernement tout au long de 2019, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui dans son Rapport mondial 2020.

Les manifestations de rue en septembre 2019 ont défié l’interdiction quasi absolue de la liberté de réunion. Des organisations de défense des droits humains et des journalistes indépendants ont continué de travailler malgré la détention et les poursuites dont ont fait l’objet des détracteurs pacifiques, les autorités assimilant toutes les formes d’opposition et de critique au terrorisme.

« Le président al-Sissi a resserré son emprise sur le pouvoir en 2019, mais l’année a également été marquée par des actes courageux de résilience de la part d’Égyptiens qui aspirent à la liberté et à l’État de droit », a déclaré Joe Stork, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Dans l’édition 2020 de son Rapport mondialla 30ème, qui compte 652 pages (version abrégée en français 153 pages), Human Rights Watch examine les pratiques en matière de droits humains dans près de 100 pays. Dans son essai introductif, le Directeur exécutif Kenneth Roth affirme que le gouvernement chinois, qui s’appuie sur la répression pour se maintenir au pouvoir, se livre à l’offensive la plus intense depuis des décennies contre le système mondial de protection des droits humains.  Il explique que l’attitude de Pékin encourage les autocrates populistes à travers le monde et gagne leur soutien, et que les autorités chinoises utilisent leur puissance économique pour dissuader les autres gouvernements de les critiquer. Il est urgent de résister à cet assaut, qui menace plusieurs décennies de progrès en matière de droits humains, ainsi que notre avenir.

Lors d’un référendum mené de façon inéquitable en avril 2019, le gouvernement a orchestré l’adoption d’amendements constitutionnels qui renforcent la répression. Ces amendements, qui permettent au président Abdel Fattah al-Sissi de gouverner jusqu’en 2030, sapent encore plus l’indépendance du pouvoir judiciaire et renforcent le pouvoir des militaires d’intervenir dans la politique et la sphère publique.

Après le début des manifestations de septembre, les autorités ont arrêté plus de 4 400 personnes dans une vague d’arrestations massives, la plus intense depuis 2013. Les arrestations ont visé des manifestants, des professeurs d’université, des politiciens, des avocats et des passants. Les manifestations ont éclaté en réponse à des vidéos sur la corruption de l’armée et du gouvernement qui sont devenues virales. Plus tôt pendant l’été, les autorités ont arrêté des dizaines de personnes, notamment des personnalités laïques et de gauche, et les ont accusées de faire partie d’un groupe « terroriste » dans l’affaire « Coalition pour l’espoir » pour avoir planifié une nouvelle coalition politique.

La police et l’Agence nationale de sécurité ont recouru régulièrement aux disparitions forcées et à la, tandis que le gouvernement détenait des dizaines de milliers de prisonniers, arrêtés pour des motifs apparemment politiques dans des conditions épouvantables. Des experts des droits humains des Nations Unies en octobre ont conclu que des conditions de détention délibérément dures et des soins médicaux inadéquats « peuvent avoir directement conduit » au décès de l’ancien président Mohamed Morsi en juin.

De graves exactions, y compris des crimes de guerre, ont persisté dans le nord du Sinaï, commises principalement par l’armée mais aussi par des militants affiliés à l’État islamique. L’armée a démoli des milliers de maisons et de bâtiments et a expulsé les habitants par la force. Environ 100 000 personnes, soit un cinquième de la population du Nord-Sinaï, ont été déplacées par des expulsions forcées ou par la guerre depuis 2014.

Durant le seul mois de février, les autorités ont exécuté 15 prisonniers à la suite de procès défectueux, dans des affaires de nature politique. Les cours d’appel militaires et civiles ont confirmé au moins 32 condamnations à mort en 2019, portant à 74 le nombre de condamnés à mort, accusés pour la majorité d’entre eux de violences politiques.

Au mois d’août, Al-Sissi a approuvé une nouvelle loi sur les organisations nongouvernmentales qui maintient en place de sévères restrictions au travail des organisations non gouvernementales. L’Égypte reste l’un des pires geôliers de journalistes au monde, avec environ 30 journalistes derrière les barreaux, pour la plupart sans procès. Les autorités ont bloqué environ 600 sites d’informations, politiques et relatifs aux droits humains, dont le site de Human Rights Watch. En novembre, les autorités ont fait irruption dans le bureau de Mada Masr, l’une des dernières sources d’information indépendantes du pays, et ont arrêté des membres du personnel.

Lors de l’Examen périodique universel de l’Égypte au Conseil des droits de l’homme en novembre, des dizaines de pays de différentes régions ont critiqué les abus en Égypte.

« Les États-Unis ont continué de fournir une aide militaire importante à l’Égypte tout en critiquant rarement publiquement son bilan en matière de droits humains. Le président Donald Trump aurait salué al-Sissi comme son « dictateur préféré » lors de réunions en août », a déclaré Joe Stork.

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