Slovaquie: le parti d’opposition anti-corruption OLaNO sort vainqueur des législatives

Le premier ministre slovaque, Peter Pellegrini, a reconnu la défaite de son parti SMER (Direction) face au parti anticorruption OLaNO (Gens ordinaires et personnalités indépendantes, centre droit) d’Igor Matovic, dimanche 1er mars. Avec 24,87 % des voix, OLaNO a distancé les populistes du gouvernement (18,73 %) aux législatives en Slovaquie, selon des résultats partiels portant sur 83 % des bureaux de vote.

« Félicitations au vainqueur », a dit M. Pellegrini devant la presse, dans la nuit de samedi à dimanche, tout en observant que le « bon marketing » de M. Matovic lui a permis d’arriver au pouvoir, mais « ce n’est pas assez pour gouverner ».

Il a évoqué la possibilité d’une « coalition de réconciliation » avec l’OLaNO. « Ne dites jamais jamais », a-t-il lancé aux journalistes qui l’interrogeaient sur une telle perspective, tout en estimant que la question devrait être posée à M. Matovic.

Pourparlers en vue d’une coalition prévus dimanche

Ainsi, le fondateur et chef d’OLaNO, Igor Matovic, apparaît bien placé pour se voir confier la formation d’un gouvernement de coalition. Il a précisé avoir eu d’ores et déjà un entretien téléphonique avec la présidente libérale, Zuzana Caputova, et précisé qu’il allait la rencontrer lundi ou mardi, tout en ajoutant que tous les deux attendaient les résultats définitifs pour aller de l’avant. Il comptait entamer auparavant, dès dimanche, des pourparlers préliminaires avec les chefs des autres partis d’opposition.

« Nous chercherons à former le meilleur gouvernement que la Slovaquie ait jamais eu, avec l’aide des autres leaders de l’opposition démocratique », a-t-il déclaré plus tôt aux journalistes à l’annonce des premiers résultats de sondages sortie des urnes.

Son mot d’ordre est la lutte contre la corruption, devenue une priorité nationale après l’assassinat de Jan Kuciak, en 2018. Un homme d’affaires lié à des hommes politiques est accusé d’avoir commandité ce crime. « Nous avons réveillé le dragon endormi, ces plus de deux millions de personnes qui ne veulent pas voter. Mais en fait, c’est la mort de Jan Kuciak et de [sa fiancée] Martina Kusnirova qui a réveillé la Slovaquie », a poursuivi M. Matovic.

Participation importante

Arrivant en quatrième position, mais presque à égalité avec le parti de droite populiste SME Rodina (8,34 %), le parti d’extrême droite LSNS de Marian Kotleba (8,27 %), favorable à la Russie et hostile à l’OTAN et à l’Union européenne, dénonçant les élites et affichant son inimitié à l’égard de la minorité rom, devrait renforcer sa présence au Parlement, où il avait dix députés.

La participation a avoisiné 65 %, toujours selon les résultats partiels, dépassant nettement le niveau de 2016 – qui était de 59,02 % – qui avait été le plus haut depuis 2002.

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