Soudan: La justice décide de rétablir l’accès à l’Internet

Courrier arabe

Un tribunal soudanais a ordonné ce dimanche le rétablissement des services Internet après leur coupure par les autorités au moment de l’assaut sanglant mené par les forces sécuritaires soudanaises contre le sit-in de Khartoum le 3 juin passé.

Cette décision intervient après l’action intentée par l’avocat soudanais Abdel Adhim el-Hassa. Il explique à France Presse: « j’ai déposé plainte il y a dix jours, et aujourd’hui la juge Awatef Abdellatif a ordonné à l’agence des télécommunications de rétablir immédiatement les services Internet ».

Le conseil militaire qui détient le pouvoir depuis la destitution du président Omar El-Béchir le 11 avril passé a ordonné de couper l’accès à l’Internet mobile et les lignes terrestres dans tout le territoire national.

Une mesure perçue par certains observateurs comme une tentative d’empêcher les rebelles d’organiser des rassemblements compte tenu du rôle important que jouent les réseaux sociaux dans la communication et la diffusion des informations. D’autres estiment que cette mesure visait à maintenir le black-out sur les violations perpétrées contre les manifestants.

La coupure du réseau Internet a limité la participation des Soudanais dans les manifestations contre les militaires qui refusent de céder le pouvoir aux civils. Au début du mois en cours, le porte parole du conseil militaire le général Chamseddine el-Kebachi avait déclaré: « les réseaux sociaux représentent une menace pour la sécurité nationale que nous ne tolérerons pas ».

Selon certains témoignages, les leaders de la révolution poursuivent leurs campagnes et leurs rassemblements nocturnes à travers le pays pour maintenir leur mouvement en vie.

Rappelons que la dispersion meurtrière du sit-in survenue le 3 juin passé devant le siège de l’armée à Khartoum a entraîné près de 128 victimes et plus de 700 blessés selon la commission des médecins soudanais.

Les Forces de Liberté et du Changement, fer de lance de la contestation, considèrent que l’entière responsabilité de ce massacre relève du Conseil militaire. Ce mouvement craint toujours un scénario à l’égyptienne qui verrait l’armée soudanaise se maintenir au pouvoir avec l’appui du Caire, de Riyad et d’Abou Dhabi.

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