Soudan: Le mouvement de contestation se prépare pour une phase cruciale

Courrier arabe

L’Assemblé des professionnels soudanais (APS) a accusé le Conseil militaire transitionnel de tenter de casser le sit-in qui se tient depuis des semaines, devant le quartier général (QG) des forces armés à Khartoum, après l’échec du troisième tour de négociations qui avaient pour but la formation d’un Conseil civil souverain, alors que Madi Abbesun, membre du comité de négociation des Force de la Liberté et du Changement (FLC), a déclaré lors d’une conversation téléphonique avec Al-Jazeera, que la coalition annoncera mardi sa vision de la constitution et des trois niveaux de l’autorité.

L’APS a déclaré, dans une série de tweets, que « le Conseil militaire, la nouvelle copie de l’ancien régime, essaye de briser le sit-in devant le QG de l’armée », demandant aux peule à l’intérieur de la place de contestation d’organiser les rangs et de construire des barricades pour la protection.

L’armée menace

Le Conseil militaire, dans un communiqué, avait mis en garde contre le recours à la pression plutôt qu’aux procédures légales.

Il a ajouté qu’il n’hésiterait pas à briser les manifestations, en cas de violations de l’ordre et de troubles de la sécurité publique, soulignant que toute personne qui commettrait ou participerait à la fermeture des routes, des pistes et des installations vitales, sera punie par la loi.

Accord et désaccord

Réunis trois fois de suite, les forces de coalition et le Conseil militaire n’ont pas abouti à une solution et le compromis politique semble un objectif difficile à atteindre.

Le porte-parole du Conseil militaire, Chams-Eddine Kabbachi, a déclaré dans la conférence de presse tenue après la réunion des forces politiques, que les propositions des deux côtés ont été étudiées, soulignant que le Conseil militaire s’attendait à ce que le Conseil souverain se compose de sept militaires et de trois civiles.

Il a aussi ajouté que les deux partis s’étaient mis d’accord pour ré-ouvrir les routes et les chemins de fer le plus vite possible, affirmant que le temps est un enjeu très important.

Intervention africaine

Dans le même contexte, l’Union africaine (UA) a annoncé la désignation de l’ancien ministre des affaires étrangères en Mauritanie et son ambassadeur en Ethiopie puis au Soudan depuis 2017, Mohammed Hassan, comme envoyé spécial au Soudan qui commencera son travail bientôt.

L’envoyé sera chargé de suivre de près le dossier soudanais et de rapporter toutes les évolutions à l’UA.

Les observateurs estiment que choisir un haut responsable pour une telle mission reflète le souci que se fait l’UA pour la situation au Soudan, une situation qui risque de causé un déséquilibre continental si aucune solution ne s’affirme au plus vite.

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