Tarhounah, le principal bastion de Haftar à l’Ouest de la Libye, va-t-il bientôt tombé?

Les évolutions en Libye, marquées ce dimanche 19 avril, reflètent la tension sur terrain à Tarhounah et ses alentours, et indiquent que les forces du Gouvernement d’union nationale (GNA) se préparent à entrer en force dans la ville, et ont bien l’intention de s’emparer du bastion principal du général à la retraite Khalifa Haftar à l’Ouest du pays.

Samedi soir, la division de l’information militaire de Khalifa Haftar a déclaré : «Les milices alliées à l’invasion turque, sous couverture aérienne turque, ont tenté en vain de s’approcher de la ville de Tarhounah», affirmant que les troupes de Haftar ont repoussé «l’ennemi», et indiquant qu’«il a subi des pertes importantes et que plusieurs de ses combattants ont été capturés comme prisonniers et que les cadavres abandonnés ont été conservés».

Le GNA insiste sur une autre version

De l’autre côté, le GNA qui affirme que ses troupes avancent à pas sûrs vers la ville de Tarhounah, a noté dimanche, selon le centre informationnel Burkan al-Ghadab (Volcan de la colère), rapportant le porte-parole des forces du GNA, Mohamed Qononou, «que l’aviation a mené deux frappes aériennes, ciblant un véhicule militaire blindé et des membres des milices terroristes de Khalifa Haftar, dans la région al-Massabha, à Tarhounah».

Le centre indiqua que l’aviation soutenait les forces au sol qui avançaient selon le plan mis en place par la chambre opérationnelle, conformément aux buts ciblés par Tempête de paix.

Le GNA se prépare-t-il à entrer dans la ville ?

Sans que Qononou communique plus de détails sur les mouvements à venir, les médias allié au GNA ont signalé que l’aviation militaire de ce dernier a distribué, dimanche vers la matinée, des annonces portant, en arabe, des messages aux citoyens de Tarhounah, leur demandant de rester chez eux, de se tenir loin des individus armés, et de ne pas leur permettre de se réfugier près des habitations civiles, «car tout individu armé est une cible potentielle de nos forces».

Le message précisa «que la partie était finie qu’il n’y avait plus aucun intérêt pour faire couler plus de sang», pour ce qui semble être un partie réservée aux combattants libyens et arabes, qui se battent pour Khalifa Haftar.

Les annonces portaient aussi un message en russe, clairement destiné aux combattants de Wagner, dont le GNA affirma, à plusieurs reprises, leur présence au sein des milices de Haftar.

 

«Si vous voulez jouir de l’argent qu’on vous a donné, vous devez vous replier maintenant et abandonner le combat. Aucune paix ne sera négociée avec vous… C’est votre dernière chance, les flammes du volcan feront fondre les glaces de Moscou», nota le message d’un ton menaçant et confiant.

Les observateurs expliquent qu’une telle action pourrait préparer une intervention militaire massive au sol, et espèrent que les civils soient épargnés lors des combats «qui s’annoncent féroces».

Sur ce il importe de noter que Tarhounah, qui est située à 80 km au Sud-Est de Tripoli la capitale, représente actuellement la dernière ville principale dominée par Haftar à l’ouest, après la chute de Sobratha.

Les analystes signalent que les deux parties sont prêtes à tout faire pour s’imposer dans cette bataille, redoutant une crise humanitaire qui sera déclenchée par la vague de réfugiés et accentuée par la propagation de l’épidémie du coronavirus et l’approche du mois sacré du Ramadan.

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