France: Tariq Ramadan dépose plainte contre ses accusatrices

L’islamologue les poursuit pour « dénonciation calomnieuse et dénonciation de crime imaginaire ».

Alors qu’il est mis en examen pour des soupçons de viol dans deux des trois affaires, Tariq Ramadan porte plainte contre ses trois accusatrices. Son avocat explique au Parisien avoir envoyé vendredi trois plaintes pour « dénonciation calomnieuse et dénonciation de crime imaginaire », confirmant une information de RTL.

Selon la radio, elles ont été envoyées à Montpellier, Rouen et Lille, villes de résidence de Henda Ayari, « Christelle » et Mounia Rabbouj. Ce sont les témoignages des deux premières qui ont valu à Tariq Ramadan sa mise en examen. La plainte de Mounia Rabbouj pour neuf viols n’a elle pas entraîné de poursuites judiciaires.

Mi-novembre, après neuf mois de détention, Tariq Ramadan a obtenu sa libération sous strict contrôle judiciaire.

Après avoir nié pendant des mois tout rapport physique avec Henda Ayari et Christelle, l’islamologue a fini par reconnaître cet automne avoir « menti » mais a démenti tout viol et évoqué des relations consenties. Son avocat avait assuré que des SMS, récemment versés au dossier, accréditeraient cette hypothèse.

« J’irais fuir où ? Je vais rester en France et défendre mon honneur et mon innocence », avait déclaré Tariq Ramadan au moment de l’annonce de la remise en liberté sous contrôle judiciaire.

Des SMS et des mails au cœur de l’affaire

Ces trois plaintes reposent sur les mêmes arguments et les mêmes éléments que ceux mis en avant dans sa demande de « démise en examen » sur laquelle la justice planchera le 14 mars prochain. Selon la défense, une femme ressemblant à Christelle est par exemple visible dans la salle de conférences le 9 octobre 2009 à Lyon. Ce qui affaiblirait la thèse selon laquelle elle a pu être séquestrée à l’hôtel après son agression.

Les avocats de l’islamologue s’appuient également sur un SMS, connu depuis plusieurs mois, où Christelle écrit : « Si je n’avais pas aimé je serais partie ». Des mails envoyés par Henda Ayari mettent également « à mal les déclarations et les accusations de la plaignante », affirment la brigade criminelle. La première plaignante a par exemple écrit ceci : « Tu sais que j’ai beaucoup aimé… J’espère que tu as gardé un bon souvenir de moi comme moi de toi, même si c’était court ».

Enfin, concernant Mounia Rabbouj, ce sont des écoutes téléphoniques post-plainte qui font les affaires de Tariq Ramadam. Mounia Rabbouj assure dans un extrait à un interlocuteur inconnu qu’elle a été manipulée et qu’elle comptait retirer sa plainte et dire « qu’elle a menti ».

Ces trois plaintes pour « dénonciation calomnieuse » ne seront en tout cas instruites que si et seulement si la justice ordonne un non-lieu, une relaxe ou un acquittement sur les accusations des trois femmes.

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