Tunisie : des personnalités politiques déférées devant le parquet (Front de salut national)

Le Front de salut national (FSN), une coalition de l’opposition en Tunisie, a indiqué, ce vendredi, que le ministère de l’Intérieur a déféré devant le parquet des personnalités politiques « en état d’arrestation ».

C’est ce qui ressort d’un communiqué rendu public par le FSN, quelques heures après l’arrestation de l’un de ses principaux dirigeants, Jawhar Ben Mbarek.

Selon la même source, l’Unité nationale d’investigation dans les crimes terroristes relevant du ministère de l’Intérieur « a déféré devant le parquet, les deux dirigeants du FSN, Jawhar Ben Mbarek et Chaima Issa, le secrétaire général du « Parti Républicain » Issam Chebbi, le militant politique, Khayam Turki, et l’ex-dirigeant d’Ennahda, Abdelhamid Jelassi, tous en état d’arrestation ».

Le FSN a indiqué que « les prévenus ont été présentés devant le parquet, les mains menottées, dans des conditions humiliantes, alors qu’un important dispositif policier a été déployé (…) Le parquet a décidé de les déférer devant le bureau d’instruction du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme ».

La coalition de l’opposition a exprimé « sa pleine solidarité avec les prévenus, leurs familles et les différentes formations politiques auxquelles ils appartiennent ».

Jusqu’à 14h15 GMT, les autorités tunisiennes n’ont pas réagi au communiqué du FSN.

Plus tôt vendredi, la police tunisienne a arrêté Jawhar Ben Mbarek, selon une publication partagée par son père, le militant politique Ezzeddine Hazgui, sur le réseau social Facebook.

Les autorités tunisiennes procèdent depuis le 11 février 2023, à une vague d’arrestations de personnalités de renom, dont des dirigeants de partis, des journalistes, deux magistrats, un homme d’affaires influent, un avocat et des militants politiques.

Le 14 février courant, le président de la République, Kaïs Saïed, a accusé certains des prévenus d’être impliqués dans un complot contre la sûreté de l’Etat, les tenant, en outre, pour responsables de la pénurie des produits de base et de la flambée des prix.

À maintes reprises Saïed a insisté sur l’indépendance du pouvoir judiciaire, mais l’opposition l’accuse d’instrumentaliser la justice pour traquer ceux qui rejettent les mesures d’exception qu’il avait déclarées dès le 25 juillet 2021.​​​​​​​

Saïed, qui avait entamé un mandat présidentiel de cinq ans en 2019, a dit que ses décisions relatives aux mesures d’exception, ont été prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l’État « d’un péril imminent », mettant l’accent sur la préservation des droits et des libertés.

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