Un reportage d’al-Jazeera pousse la justice française à intervenir sur des pratiques racistes de l’extrême droite

Courrier arabe

L’investigation Hate Generation (génération de la haine), diffusée par la chaîne informationnelle al-Jazeera, qui avait levé le voile sur les activités racistes de l’extrême droite en France, a poussé la justice française à lancer, mardi, un procès contre 3 personnes accusées «d’agression d’une fille d’origines arabe et d’incitation à un acte terroriste».

Menée en décembre 2018, l’investigation d’al-Jazeera, composée de deux parties, s’est intéressée à «la Génération identitaire», un groupe de jeunes partisans de l’extrême droite qui centre ses efforts pour chasser les musulmans de l’Europe.

Il a suivi de près les liaisons du groupe avec le parti politique du Rassemblement national et ses relations étroites avec Marine Le Pen, la dirigeante du parti.

Tout au long de 6 mois, un journaliste de l’unité d’investigation d’al-Jazeera, s’est infiltré à l’intérieur du mouvement, qui utilise comme quartier général, le bar « La Citadelle », qui se trouve à Lille au nord de la France.

Là-bas, les membres du groupe se réunissent pour boire et discuter des stratégies politiques et mettent des plans pour déclencher une guerre civile, si le parti du Rassemblement national arrive au pouvoir.

Le reportage témoigne des faits choquants

Le reportage a exposé des scènes filmées en caméras cachées, depuis l’intérieur du bar, démontrant plusieurs jeunes parlant avec fierté des attaques racistes qu’ils avaient commis à l’encontre de personnes d’origines arabes.

Il démontra également des scènes choquantes, qui contenaient des agressions et des propos racistes. Il  démontrait des jeunes faisant le salut nazi avant de tabasser une fille d’origine maghrébine.

Il contenait également des déclarations incitant au meurtre et à attaquer les musulmans, à l’image de la déclaration qu’avait faite l’un des membres du groupe, qui affirma : «Si un jour je contracte une maladie incurable, j’achèterai un flingue et je ferai un massacre dans une mosquée par exemple».

La France indignée par les pratiques du groupe

Dès la diffusion du reportage, la maire de Lille avait appelé à la fermeture du bar, et demanda l’ouverture d’une enquête, poussant le procureur français a ordonné le lancement d’une enquête, pour identifier les agressions commises par les membres du groupe.

Principalement, trois personnes devront comparaître devant la justice, à savoir Rémi (32 ans), qui risque jusqu’à 5 ans de prison, après avoir reconnu, sur le reportage, avoir attaqué avec sa voiture un marché dans un quartier populaire à Lille.

Aussi, Ityan (26 ans) accusé d’incitation générale à la haine ou la violence, notamment pour avoir fait le salut nazi, et Guillaume (31 ans) accusé de violence dans un regroupement, pour avoir attaqué, en janvier 2018, une adolescente (14 ans) d’origine maghrébine.

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