Égypte : Des activistes interpellés pour avoir reçu des diplomates occidentaux

Courrier arabe

Des appels internationaux ont dénoncé «la campagne féroce d’interpellations» menée en Égypte, après que l’Organisation de l’initiative égyptienne pour les droits personnels ait annoncé l’arrestation de son directeur exécutif, Jasser Abderazzak, signalant qu’il était «le troisième de ses responsables à être interpellé en moins de 5 jours, après la visite des diplomates occidentaux».

Lors d’un tweet publié sur son compte, l’organisation a indiqué que «le procureur de la sécurité nationale a décidé de placer Jasser Abderrazak en prison, pendant 15 jours, après l’avoir accusé d’avoir rejoint un groupe terroriste et d’avoir diffusé de fausses informations».

Mercredi, l’organisation avait annoncé «l’interpellation du directeur de son unité de justice pénale, Karim Annara, ainsi que son directeur administratif, Mohamed Bachir».

Des voix internationales dénoncent

Par ailleurs, le site britannique, The Middle East Eye, a déclaré que «le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, signala que Londres était très inquiète au sujet de ces interpellations menées en Égypte à l’encontre des directeurs de l’Organisation de l’initiative égyptienne pour les droits personnels, interpellés pour avoir rencontré des diplomates occidentaux, et qu’il affirma que le MAE, Dominic Rab, menait des communications dans l’affaire».

De sa part, le ministère des Affaires étrangères français a publié un communiqué, soulignant que «Paris était très inquiétée par les interpellations», au moment où le Caire a rejeté le communiqué, dénonçant «une ingérence dans les affaires internes de l’Égypte».

De son côté, Amnesty international a appelé les autorités égyptiennes «à mettre fin à la campagne de représailles lancée contre l’organisation», proclamant la libération immédiate et inconditionnée des directeurs détenus arbitrairement.

Amnesty indiqua que «la répression s’est produite après que l’organisation égyptienne ait reçu des diplomates occidentaux, le 3 novembre dernier, qui étaient venus pour discuter la situation des droits de l’homme». Elle appela les pays dont les représentants étaient présents, comme le Royaume-Uni, le Canada et l’Allemagne «à briser leur silence et à  proclamer la libération des défenseurs des droits de l’homme».

Aussi, les Nations unies a signalé son inquiétude au sujet de la campagne des arrestations menées en Égypte, soulignant «qu’il s’agissait d’une partie d’un rythme d’arrestations plus large visant à terroriser les ONG humanitaires en exploitant les lois de la lutte contre le terrorisme et en se servant de la sécurité nationale pour faire taire l’opposition».

L’ONU indiqua «avoir reçu des rapports parlant de l’exécution de près de 50 personnes le mois dernier», soulignant que la situation humanitaire en Égypte devait être suivie de près.

Il est à noter que Human Rights Watch (HRW) avait signalé lors de ses rapports que «l’Égypte comptait près de 60 mille prisonniers d’opinion, dont des activistes, des journalistes, des avocats et des académiciens».

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