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Yémen:Des consultations au sujet de la guerre sont censées s’ouvrir à Genève

Les mises en garde se sont multipliées à l’approche des pourparlers entre belligérants yéménites, censés se dérouler le 5 septembre à l’ONU. Ce ne seront pas des négociations qui se tiendront à Genève, mais « plutôt des consultations », a ainsi prévenu un diplomate de la région.« Il ne faut pas s’attendre à ce que les parties se retrouvent ensemble dans une même pièce. »
Une prudence qu’est venue accréditer in extremis, hier en fin de journée, une annonce de la délégation des rebelles houthistes : cette dernière s’est dite bloquée à Sanaa, la capitale, faute d’autorisation de transport délivrée par son adversaire.
Rien, ni la lassitude après quatre ans de guerre dans le pays le plus pauvre du Moyen-Orient, ni le coût toujours plus élevé payé par les civils – 10 000 d’entre eux sont morts, au bas mot –, pas plus que la persistance d’une épidémie de choléra qui a tué plus de 2 300 personnes et les superlatifs de l’ONU alertant sur la « pire crise humanitaire » au monde, ne suffit donc à inciter les deux camps au compromis.
Une guerre qui a pris un tour régional
D’un côté, il y a les houthistes, rebelles en quête d’une plus grande autonomie pour le Saada, région du nord-ouest du pays à la frontière saoudienne et berceau de la minorité dont ils sont issus : le zaïdisme, une branche du chiisme dont se revendiquent près de la moitié des 27 millions d’habitants du Yémen.

De l’autre, il y a les partisans d’Abd Rabbo Mansour Hadi, président reconnu comme légitime par la communauté internationale. En septembre 2014, les rebelles houthistes se sont emparés de la capitale, Sanaa, et ont tenté de la renverser. Dans la foulée, leur progression vers le sud a contraint Hadi, d’abord réfugié dans la ville méridionale d’Aden, à s’exiler en Arabie saoudite.
Nationale à ses débuts, la guerre au Yémen a en effet vite pris un tour régional. Riyad, considérant que l’Iran, son ennemi juré, soutient les houthistes, a lancé une campagne militaire au Yémen en mars 2015 pour en chasser ces derniers. À ses côtés au sein d’une coalition de pays arabes, les Émirats arabes unis (EAU) jouent un rôle de taille.
La population civile fortement touchée
En face, Téhéran reconnaît apporter un soutien idéologique aux houthistes tout en démentant toute aide militaire. Quand bien même celle-ci serait réelle, elle serait incomparable à celle prêtée ailleurs dans la région. « Au Yémen, l’Iran est un acteur frustré, contrairement à sa situation en Irak ou en Syrie », reconnaît le diplomate cité plus haut.

Les allégations réciproques de soutien aux belligérants suffisent néanmoins à alimenter la guerre. Les houthistes exigent « l’arrêt de l’agression » saoudo-émiratie avant toute concession, tandis qu’en face la coalition fait de la cessation du soutien iranien aux rebelles la condition de son retrait.
Que pourra le Britannique Martin Griffiths, médiateur de l’ONU, dans cette impasse ? Celle-ci est coûteuse pour la population civile. En août, une frappe de la coalition contre un bus, dans la province de Saada, a ainsi tué quarante enfants. Le résultat d’« erreurs », a reconnu la coalition, admettant que l’ordre de ne pas cibler le car était arrivé « en retard ». Toutes les parties au conflit ont commis des « crimes de guerre », a ensuite accusé une mission d’experts de l’ONU.
Fixer un « cadre pour des négociations formelles ».
Compte tenu du fossé entre les camps, Martin Griffiths, nommé en février, s’est contenté d’un modeste objectif pour les consultations prévues le 5 septembre : fixer un « cadre pour des négociations formelles ». C’est pourtant déjà un défi, aucune discussion n’ayant eu lieu sous l’égide de l’ONU depuis août 2016.

La libération de détenus pourrait être l’une des conditions de ces négociations à venir. D’après une source gouvernementale yéménite citée par l’AFP, la délégation favorable au président Hadi exigerait la libération de 5 000 prisonniers et les rebelles, celle de 3 000 de leurs combattants.
Troisième médiateur de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths incarne néanmoins un espoir de relance, à terme, des discussions. C’est au nom des entretiens qu’il mène de part et d’autre depuis plusieurs mois, que les Émirats arabes unis ont suspendu en juin leur projet d’offensive terrestre sur le port stratégique d’Hodeida, aux mains des houthistes.
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Les livraisons d’armes à la coalition, un sujet européen
Le 3 septembre, la radio espagnole Cadena SER a révélé la décision de Madrid d’annuler un contrat de vente de 400 bombes à guidage laser à l’Arabie saoudite en raison de son engagement au Yémen.
En mars 2018, l’Action des ¬chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) appelait à la suspension des livraisons françaises d’armement à la coalition arabe intervenant au Yémen. D’après elle, Paris a continué à vendre du matériel militaire à Riyad et à Abu Dhabi malgré un risque d’utilisation au Yémen.
En janvier 2018, la Norvège a annoncé la suspension de ses livraisons d’armes à Abu Dhabi, évoquant ce même risque. En Allemagne, l’accord de coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates prévoit de ne pas fournir d’armes aux belligérants ¬impliqués au Yémen.

SourceAgences

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