Irak: l’armée décrète un couvre-feu nocturne à Bagdad

Le gouvernement irakien, conspué dans la rue, tient bon, et la répression est sanglante. L’armée a décrété un couvre-feu de minuit à six heures du matin à Bagdad. Malgré les avertissements des autorités, de nombreux étudiants sont venus aujourd’hui gonfler les rangs de la contestation.

Les rues irakiennes se sont couvertes aujourd’hui de blouses blanches et d’uniformes. Les étudiants et les écoliers ont fait l’école buissonnière pour rejoindre coûte que coûte les manifestations, bravant souvent l’interdiction de leurs parents qui craignent pour leur sécurité.

Car il faut du courage pour descendre dans les rues en ce moment, en Irak. La répression fait rage et la violence est omniprésente. Sur Twitter, certaines images font froid dans le dos. Ici, on voit le crâne d’un manifestant éclaté sur le béton de la place Tahrir à Bagdad, perforé par une grenade lacrymogène encore fumante. Ailleurs, à Bassora, un véhicule de police fonce sur la foule, percute des manifestants et en tue deux sur le coup.

Mais malgré tous ces risques, les sit-in et les appels à la grève générale se multiplient aux quatre coins du pays. Les manifestants réclament une nouvelle Constitution, la fin d’un régime « corrompu » qui ne garantit aucun futur pour ces jeunes dont un sur quatre est au chômage.

Sur la place Tahrir, épicentre de la contestation, occupée nuit et jour depuis jeudi, les protestataires redoutent d’être délogés par les forces de sécurité. Le couvre-feu déclaré dans la capitale pourrait donc se solder par de nouveaux affrontements.

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