La délégation du parlement européen en visite en Tunisie : «La légitimité du président et des élus est à titre égal»

Courrier arabe

La délégation de parlementaires européens, a clôturé sa visite organisée en Tunisie, en estimant que «la légitimité politique était la même entre le président et les députés de l’ARP (Assemblée des représentants du peuple), du fait que ce dernier ait été élu par le peuple et en fonction de la même constitution».

Lors d’une conférence de presse tenue mercredi, au siège de la Délégation européenne en Tunisie, les eurodéputés ont appelé à l’organisation d’un dialogue national, pour traiter, en urgence, les crises politiques et économiques qui rongent le pays.

Une déclaration avait également été publiée en notant : «Malgré les défis en cours de route, le monde a été témoin d’une amélioration sans précédent des droits et libertés fondamentaux en Tunisie».

«Le pays a été un modèle de liberté dans le monde arabe. Cependant, nous notons la concentration des pouvoirs entre les mains du Président. Nous reconnaissons que les Tunisiens continuent à avoir un désir de démocratie, de prospérité et de vivre dans la dignité», avait-elle noté.

Elle nota aussi : «Nous notons maintenant avec la plus grande inquiétude la détérioration forte et continue de la situation politique, économique et sociale, encore exacerbée par le Covid et la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Il y a un besoin urgent de réformes, et nous encourageons un large éventail de propositions, émanant de toutes les sphères de la société tunisienne, dans ce processus».

«Malgré les défis qui se sont imposés au pays, les droits et les libertés fondamentales ont marqué une évolution remarquable en Tunisie… Le pays était la chandelle de la liberté dans le monde arabe», avait-elle ajouté.

La dissolution de l’ARP

Le communiqué avait noté également : «Nous avons la ferme impression que le peuple tunisien a pleinement confiance dans le professionnalisme et la neutralité de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE), qui ont été prouvés lors des précédentes élections, et nous soulignons l’importance de préserver son indépendance».

Il précise : «Nous avons souligné dans nos discussions que la légitimité politique aussi bien du président que des élus du Parlement émane, à titre égal, du peuple et de la même constitution».

Il appela à «l’organisation d’un dialogue global et structuré, «de toute urgence, en incluant des représentants du gouvernement, des partis politiques, des syndicats, de la société civile et des organisations féministes», signalant que «cette crise ne pouvait trouver de solution qu’avec la pleine participation de toutes les parties prenantes susmentionnées».

La conférence de presse

Lors de la conférence de presse, Michael Gahler, chef de la délégation, avait expliqué : «La visite s’inscrit dans un cadre de consolidation des relations avec la Tunisie, à la lumière des derniers événements survenus, et ce, après une rupture causée notamment par la crise pandémique».

Gahler avait souligné : «La délégation de parlementaires européens, qui avait visité la Tunisie, le 11 et 12 avril, était parti à la rencontre des plusieurs responsables tunisiens, à commencer par le Président de la République, la Cheffe du gouvernement, et passant par des représentants des partis politiques et de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections».

Interrogé sur la dissolution de l’ARP Gahler a indiqué que «l’UE (Union européenne) ne pouvait pas soutenir la dissolution d’un Parlement élu démocratiquement, d’autant plus que la plénière organisée était virtuelle et qu’il n’existe aucun motif de poursuivre judiciairement ces députés».

Il avait aussi précisé avoir «réitéré le soutien qu’accorde l’UE à la Tunisie», tout en signalant que «l’UE suivait de près ce qui se passe actuellement en Tunisie et préparait à livrer une évaluation de la situation au pays, d’ici la fin de l’année».

«Un dialogue national doit être lancé»

Et en réponse à une question posée sur la possibilité de lier l’octroi des aides économiques à la tenue d’un dialogue national, le chef de la délégation européenne a affirmé : «Certaines aides sociales et conjoncturelles ne dépendent pas de la situation politique, même si les processus économique et politique sont interdépendants».

Cependant, il avait insisté : «L’UE va accompagner le processus politique engagé par le Président de la République et le suivra de près, dans le but d’évaluer le calendrier annoncé par ce dernier». Dans ce sens, il a souligné la nécessité «de parvenir à un accord avec le FMI (Fonds monétaire international), pour avoir une nouvelle ligne de crédit».

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