La télévision égyptienne diffuse des fuites et attaque le ministre de la Communication

Courrier arabe

La télévision officielle égyptienne a diffusé lundi des fuites, concernant le ministre de la Communication, Oussama Haikal, l’accusant «de servir des tierces parties», en réponse aux déclarations qu’il avait lancées contre les médias locaux, au moment où les observateurs signalent que «le conflit ne semble pas près d’en finir».

Durant toute la semaine, les Egyptiens ont assisté aux échanges d’accusations entre les deux parties, et ce à l’ombre de déclarations lancées par le ministre Haikal, qui nota que «la majorité des jeunes ne prêtaient aucune importance aux médias locaux, que ce soit la presse écrite ou les médias traditionnels».

De leur part, des politiciens et des professionnels des médias indiquent que «l’affaire qui s’est déclenchée entre les deux parties cachait à l’origine un conflit opposant les dispositifs de sécurité et les ailles en compétition au sein du régime du président Abdel Fatah al-Sissi».

La télévision attaque le ministre

Il est à noter que le bureau du ministre de la Communication se trouve dans le même immeuble que celui de la télévision officielle qui a diffusé les fuites, et qu’une compagnie des renseignements généraux contrôle actuellement les émissions principales de la chaîne en question, après avoir obtenu un contrat pour les développer.

La chaîne avait alors diffusé les fuites d’un appel téléphonique, datant de 2011, et signalant «qu’il liait Haikal et Sayed Badaoui (le président du parti al-Wafd)».

L’animateur proche du régime, Wael al-Abrachi avait diffusé l’appel, entre Badaoui et un inconnu, présenté comme étant un ancien officier du service de sécurité nationale.

Sur l’enregistrement ; les discussions tournaient autour des réunions politiques auxquelles des parties et des personnalités publiques avaient appelé, en 2011, après la destitution de Hosni Mubarak, ignorant le parti d’al-Wafd. Badaoui demandant à son secrétaire d’appeler Oussama Haikal, qui était à l’époque le rédacteur en chef du journal du parti al-Wafd, lui demandant d’agir vis-à-vis cette ignorance.

Sachant que la voix de Haikal ne parait pas dans l’enregistrement, al-Abrachi avait signalé : «Celui qui reçoit toujours les instructions c’est Haikal et pas les professionnels des médias, ni les journalistes travaillant dans les médias égyptiens».

De sa part, le ministre Haikal estima que «la campagne avait été engagée contre lui par des parties et des personnes dont il connaissait le nom, seulement parce qu’il avait déclaré que les jeunes d’Égypte ne prêtaient aucune importance aux médias locaux».

Le ministre a perdu sa boussole

L’animateur al-Abrachi estima que «Haikal avait été exploité par des parties tentant de tirer profit de la révolution», l’accusant «de présenter des déclarations servant la chaîne al-Jazeera et les médias de l’opposition égyptienne basés à l’étranger».

«En seulement quelques heures, il est vu comme un héros par les chaînes des Frères musulmans. C’est l’ennemi des médias nationaux», avait-il ajouté.

Sur ce, il importe de noter qu’avant la révolution, de 2011, Haikal avait travaillé au journal al-Wafd, puis comme rédacteur militaire au ministère de la Défense, avant d’occuper le poste de ministre de la Communication lors du gouvernement formé par Issam Charaf. Il avait ensuite disparu de la scène politique, puis fut rappelé par al-Sissi l’année dernière et nommé ministre de la Communication.

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