L’affaire des Soudanais envoyés combattre en Libye traîne des gros bonnets vers des tribunaux internationaux

Courrier arabe

Le conseil juridique des Soudanaises dupés et envoyés combattre en Libye, par la compagnie émiratie, Black Shield Security, a déclaré, mardi, «qu’il se préparait à déposer une plainte régionale et internationale, accusant 10 personnalités émiraties, soudanaises et libyennes, de trafic des êtres humains».

L’avocat soudanais, Omar al-Abed, a expliqué, lors d’une conférence de presse qu’il avait organisée à Khartoum, «Nous avons contacté Human Rights Watch (HRW) au sujet des Soudanais dupés par Black Shield, et nous avons également reçu des appels de la part du comité des experts onusiens chargés de la situation libyenne», signalant que «ces derniers lui avaient promis d’inclure cette affaire dans le prochain rapport du comité, prévu le 10 janvier prochain».

«Nous accusons 10 personnalités émiraties, soudanaises et libyennes», avait-il déclaré, en précisant «qu’il s’agissait de Mohamed ben Zayed, de Khalifa Haftar, d’officiers militaires des trois pays, des propriétaires de Black Shield et d’une agence de voyage soudanaise».

Une affaire internationalisée

Omar al-Abed affirma qu’«il avait l’intention de recourir à la Cour pénale internationale (CPI)», insistant à souligner que «l’affaire n’était pas contre les Emirats arabes unis (EAU), mais contre des personnes ayant exercées le trafic des êtres humains et exploité des Soudanais pour les envoyer combattre en Libye».

Il explique : «Il s’agit d’un crime organisé qui contredit les chartes des Nations unies, celles de l’Union africaine et celles définies par les pays arabes au sujet du trafic des êtres humains», indiquant que «le gouvernement soudanais était supposé porter plainte» et regrettant sa position négative».

«Aujourd’hui je me charge de représenter les victimes», avait-il ajouté, en soulignant qu’«aucune plainte n’avait été déposée au niveau des tribunaux soudanais, et qu’il préparait des affaires juridiques régionales et internationales».

Il est à noter que l’affaire remonte, au mois de décembre dernier, lorsque le journal britannique, The Guardian, avait publié un rapport pour signaler que «les EAU finançaient et transportaient des mercenaires étrangers pour combattre en Libye, aux côtés des troupes de Khalifa Haftar».

Dès la publication du rapport, les familles des Soudanais ont manifesté pour proclamer le rapatriement de leurs enfants dupés.

Des activistes avaient alors publié des images, démontrant 257 soudanais se préparant à quitter Ras Lanouf en Libye, pour retourner à Khartoum, signalant que «la campagne émiratie avait cédé aux pressions populaires».

De sa part, Black Shield avait publié un communiqué, en janvier expliquant qu’elle était une compagnie de sécurité privée, niant avoir menti à ses employés au sujet de la nature du travail, de son système ou de sa position.

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