L’affaire du courrier de la présidence dégoute les Tunisiens

Courrier arabe

En Tunisie, l’affaire de la lettre à la ricine, un poison mortel, envoyée à la présidence, ne cesse de faire parler d’elle. Et à défaut d’avoir des explications officielles, plusieurs internautes ont décidé d’exprimer leur opinion.

Un communiqué publié jeudi par la présidence, affirma «que le président était en bonne santé, et que la directrice du cabinet, Nadia Akacha, qui avait ouvert l’enveloppe vide, avait fait un malaise, perdant partiellement la vue et ayant des maux de tête, fut hospitalisée», a poussé plusieurs parties à remettre en cause la manière dont l’affaire fut traitée.

Une honte

Zouhair Ismail, assistant chercheur à l’Institut tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) a déclaré : «J’ai suivi les déclarations de la présidence et ce qui fut attribué à ses représentants, et j’estime que cette affaire affecte les institutions sécuritaires publiques et fragilise la confiance des gens à leur égard».

Il accusa les employés d’incompétence : «L’intérêt national semble être le dernier de vos soucis», avait-il dit, en dénonçant, «une honte aux yeux du monde».

«Ce qui est tragique, c’est le degré de ridicule encaissé par les institutions gouvernementales, en se laissant être une proie facile aux infiltrations», avait-il écrit.

Il indiqua toutefois que «l’opération affirmait que la tension existait toujours, et prouvait que des parties voulaient nuire à la scène politique, et déjouer la stabilité qui commence à s’imposer au niveau démocratique».

«C’est triste que ce genre de chose se présente dans un temps où les conditions se sont réunies pour résoudre la crise politique du pays», avait-il regretté, en espérant que «Dieu protège le président et veille sur lui».

Qui doit-on croire ?

De sa part, Abdellatif Derbala, le rédacteur en chef du journal arabophone, Ain,  a noté : «Sur les réseaux sociaux, des pages alliées au président Kaïs Saïed, ont parlé de l’affaire du courrier, et bien que des sources non officielles à la présidence ont affirmé qu’une lettre suspecte fut reçu mercredi à la présidence, les institutions présidentielles restent toujours silencieuses, et refusent de présenter des explications sur l’affaire».

Il raconta : «Le journaliste de la chaîne tunisienne «Chaîne 9» a confirmé les informations. Il signala que le président fut victime d’une tentative d’assassinat, et expliqua que l’affaire remontait à deux jours de cela», affirmant que «le journaliste fut entraîné par des gens qui l’attendaient dans leurs voitures, à la sortie de l’immeuble de la chaîne».

Il se demanda ainsi, «Quand exactement l’affaire s’est-elle produite, et comment?».

Les employés se font critiqués

Par ailleurs, l’avocat Jadlaoui Faycel, a directement critiqué «la manière dont les employés à la présidence avaient traité l’affaire», précisant qu’«une lettre suspecte n’aurait jamais dû être ouverte par la directrice du cabinet».

«La crédibilité de la présidence est remise en question», avait-il dit, en soulignant l’obscurité qui entoure l’affaire et en se demandant : «Laquelle des versions présentées, le peuple tunisien devrait-il croire».

Il ajouta : «Si l’affaire était vraie, alors qui pourrait être son auteur», appelant le président à rester sur ses gardes et «à maintenir la même distance en traitant avec les différentes parties politiques».

Il est à noter que plusieurs politiciens ont demandé des explications officielles, et avaient exigé que l’enquête ouverte soit transparente, «car Kaïs Saïed était le président de tous les Tunisiens et le symbole de l’Etat».

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