Le limogeage du correspondent de l’AFP en Palestine dénoncé dans le monde arabe

Courrier arabe

Le limogeage du correspondant palestinien de l’agence de presse française (AFP) a été fortement dénoncé par des institutions journalistiques arabes et palestiniennes.

Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) avait signalé, mercredi, que «la décision de l’AFP était arbitraire», indiquant «qu’elle était inconditionnellement solidaire avec Abou Bakr al-Manasra, le correspondant de l’AFP en Cisjordanie».

«Cette décision est arbitraire, elle ne respecte pas les simples règles juridiques liées aux relations de travail», avait-il noté en signalant que «telles mesures ne pouvaient être appliquées sur le territoire français».

Le communiqué ajouta : «La décision a été entreprise à l’ombre de raisons politiques, et suite aux fortes pressions exercées par les autorités israéliennes sur l’administration de l’AFP».

Il expliqua : «Cette action se présente suite aux positions affichées par le confrère Abou Bakr al-Manasra à l’égard des droits légitimes du peuple palestinien, et pour avoir défendu les collègues journalistes palestiniens qui ont été violement attaquées par les forces de l’occupation israélienne».

Le ministère palestinien de la Communication dénonce

De même, le ministère palestinien de la Communication a dénoncé le limogeage, d’Abou Bakr Manasra, qui a travaillé comme correspondent pour l’AFP plus de 20 ans.

Lors d’une lettre envoyée à l’AFP, le ministère signala que «cette attitude représentait une violation à la liberté du travail médiatique et syndical, et représentait une violation aux lois et aux systèmes adoptés en Palestine», précisant que «l’agence avait clairement enfreint les lois palestiniennes».

«La décision constitue aussi une violation aux libertés de presse, car elle fut entreprise à l’ombre du travail syndical d’une personnalité palestinienne connue, qui consacre son temps, à défendre la liberté de l’homme et sa dignité», avait-il ajouté.

«Son travail syndical est derrière la décision»

De sa part, le comité palestinien indépendant des droits de l’homme signala mardi, qu’il «redoutait que le limogeage de Manasra soit entrepris à l’ombre de son travail légitime au syndicat».

Il appela l’AFP à «reconsidérer ses décisions», en lui rappelant que «Manasra avait travaillé pour elle, pendant plus de 20 ans».

Il estima toutefois que «le limogeage fut annoncé suite à des pressions émises par des parties opposantes aux droits des Palestiniens et aussi suite aux compagnes d’incitation menées contre Manasra, à l’ombre de ses positions et de son travail au syndicat, spécialement sur le dossier où il poursuit des chefs de l’occupation pour les présenter aux tribunaux internationaux, à l’ombre de leurs crimes commis à l’encontre des journalistes palestiniens».

«L’AFP est soumise»

Lundi, le syndicat des journalistes palestiniens avait accusé l’AFP, «de se soumettre aux ordres de l’occupation israélienne».

«Cette décision arbitraire est une honte pour l’AFP», avait signalé le communiqué du syndicat, appelant le ministère palestinien de la Communication «à retirer immédiatement l’agrément accordé à l’AFP à Ramallah, et demanda à toutes les parties officielles et aux institutions médiatiques de ne plus traiter avec elle et de la considérer comme étant au service de l’occupation, car elle couvre les crimes israéliens commis à l’encontre des journalistes».

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