Liberté d’expression : un Jordanien condamné aux Emirats arabes unis à dix ans de prison, sa famille révèle les coulisses de l’affaire

Courrier arabe

La famille du citoyen jordanien, Ahmad al-Atoum, interpellé aux Emirats arabes unis (EAU) a révélé les détails du procès suite auquel il fut condamné à 10 ans de prison.

 

La famille d’Ahmad al-Atoum raconta au journal Arabi 21 que «son fils fut condamné à 10 ans de prison par la cour d’appel d’Abu Dhabi, annexée au département de la sécurité de l’État, pour avoir commis un acte contre un pays étranger portant atteinte aux relations politiques et pour avoir utilisé des outils informatiques pour diffuser des informations, mettant en danger la sécurité et les intérêts suprêmes de l’État et miner l’ordre public».

Le tribunal a également accusé al-Atoum d’avoir «diffuser intentionnellement de fausses informations, perturbant la sécurité publique et portant atteinte à l’intérêt public».

L’histoire de la famille

Selon Faris al-Atoum, le frère d’Ahmad, «ce dernier, père de 3 enfants, avait quitté la Jordanie depuis 3 ans, se dirigeant vers les EAU pour travailler».

«Les autorités émiraties l’ont arrêté le 15 mai, et la famille n’a pu obtenir aucune explication, ni sur le lieu, ni sur les conditions de sa détention», avait-il déclaré, en signalant qu’Ahmed «fut interpellé à cause des publications qu’il postait sur sa page Facebook».

De son côté, Rahma al-Atoum, la sœur d’Ahmad nota : «C’est vrai, il avait l’habitude de critiquer la situation politique en Jordanie, et il avait toujours fait évoqué les EAU», accusant les autorités jordaniennes «d’être complices dans l’affaire de son frère».

La famille d’al-Atoum a toutefois appelé le gouvernement jordanien à «intervenir pour libérer leur fils et pur lui offrir un procès équitable».

Ce n’est pas le premier Jordanien à subir un tel sort

Par ailleurs, Arabi 21 signala que «l’affaire d’al-Atoum rappelait celle du journaliste jordanien Tayseer al-Najjar, libéré par les autorités émiraties, en 2018, après avoir purgé une peine de 3 ans, suite à sa condamnation pour avoir insulter des symboles de l’état».

Il indiqua que «des militants, sur les réseaux sociaux, ont lancé une campagne pour exiger la libération des Jordaniens détenus dans les prisons émiraties», craignant qu’ils soient contaminés par le coronavirus».

De même, il souligna que «l’organisation pour la défense des droits de l’homme «We Record» a publié des vidéos, démontrant les familles des détenus, appelant les EAU à libérer leurs enfants et demandant aux autorités jordaniennes d’intervenir pour les rapatrier».

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