La vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, démontrant un adolescent irakien se faisant torturé par les forces de l’ordre, pour avoir participé aux manifestations de la Place Tahrir au centre de Bagdad, a suscité une large vague de colère au pays, poussant le gouvernement à ordonner d’une enquête urgente pour juger les coupables.
La vidéo diffusée sur les réseaux sociaux démontra des membres des forces du maintien de l’ordre, une fraction attachée au ministère de l’Intérieur, capturant un orphelin de 16 ans, le déshabillant complètement, et lui demandant son adresse et l’obligeant à décrire le corps de sa mère, avant de le tabasser et de lui raser le crane avec un cutter.
Visiblement, la séquence fut filmée par l’un des agresseurs, qui se sont acharnés sur l’enfant en larmes et qui semblaient fiers d’agir de la sorte.
Les Irakiens en colère
La vidéo a suscité une large vague de colère, des activistes et des politiciens irakiens ont lancé le hashtag «#قوات_حفظ_القانون_تنتهك_القانون» (les forces de maintien de l’ordre violent la loi), dénonçant «un acte lâche» et appelant le gouvernement à entreprendre une position claire vis-à-vis du crime et à présenter les coupables à la justice.
Saker Al-zakarai a écrit : «Nous demandons que les aveux des criminels soient publiés sur les réseaux sociaux, et qu’ils s’excusent pour rendre hommage à l’enfant», signalant «qu’il est important de voir les criminels entre les mains de la justice regrettant leur crime, pour que les autres en tirent une leçon».
نطالب بنشر اعترافات المجرمين على وسائل الاعلام + الاعتذار امام الملايين كرد اعتبار للطفل
ضروري نشوف المجرم بقبضة القانون وهو مذلول و متندم على فعلته حتى يكون عبرة للاخرين
شارك المنشور رجاءً اذا موافق الفكرة
— صقر آل زكريا (@SakerAlzakarai) August 1, 2020
Ahmed Wahid, lui a noté : «C’est le cas du pauvre Irakien, toujours condamné au couteau, les forces l’ont utilisé sur les cheveux du gosse et Daesh l’a utilisé sur le coup… La différence se limite à des millimètres», regrettant la situation déplorable que l’enfant a dû vivre.
هذا حال العراقي دائما ..
موعود بالسكين..
القوات استخدمتها في شعر الصبي..
وداعش استخدمها في الرقبة ..
الفرق شبر فقط… pic.twitter.com/U5mLqliqLr— احمد وحيد – Ahmedwaheed (@Ahmedwa93188516) August 1, 2020
Hassan Raham lui a signalé : «Ce que le jeune homme a subi à la Place Tahrir, quel que soit son crime, et quel que soit la date de la vidéo, les forces du maintien de l’ordre ont clairement violé les droits de l’homme, ces forces doivent être dissolues ou renvoyées à la réhabilitation , et les assassins entre eux doivent être jugés», dénonçant le fait que «ces forces se soient habituées au sang et à humilier les manifestants».
ما حدث مع الشاب في التحرير مهما كانت فعلته ومهما كان تاريخ الفيديو من قبل قوات حفظ القانون هو انتهاك صارخ لحقوق الانسان، هذه القوات يجب ان تُحل او تعاد الى انضباط جديد ومحاكمة القاتلين منهم
هذه القوات تعلمت وتوارثت التلذذ بالدم واهانة المتظاهر
— حسن رحم (@Hassan_raham2) August 1, 2020
Le gouvernement passe à l’acte
L’agence de presse irakienne a publié un communiqué au nom du porte-parole du gouvernement, Yehia Rassoul, déclarant que «le Premier ministre avait ordonné les parties responsables d’ouvrir une enquête urgente et immédiate pour débusquer les détails de la violence enregistrée par la vidéo».
Le communiqué signala que «le ministère de l’Intérieur prendra en charge l’enquête et révèlera les coulisses de l’incident jugé inadmissible».
تداولت بعض مواقع التواصل الاجتماعي فديو يظهر فيه مجموعة تردي الزي العسكري وهي تقوم بالاعتداء على احد المواطنين .
حيث وجه السيد القائد العام للقوات المسلحة السيد مصطفى الكاظمي @MAKadhimi الجهات المختصة بالتحقيق الفوري والعاجل لمعرفة تفاصيل هذا الموضوع. pic.twitter.com/cRO5d8B2v6— يحيى رسول | Yehia Rasool (@IraqiSpoxMOD) August 1, 2020
Depuis, un responsable militaire irakien, tenu à rester anonyme, affirma au journal al-Araby al-jadeed lors d’un appel téléphonique, que «4 membres des forces du maintien de l’ordre et leur supérieur, figurant dans la vidéo, avaient été identifiés et interpellés», signalant «qu’ils avaient été accusés de plusieurs autres actes de tortures».
Espérant que le gouvernement irakien présente rapidement des déclarations pour calmer la tension au pays, les observateurs redoutent que la population qui bouillonne toujours de colère ne devienne incontrôlable.